Burundi: L’ONU note une accalmie politique perceptible qu’il faut encourager et faire perdurer

Afriquinfos
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«L’un des développements les plus importants depuis le début de l’année a été la baisse significative du nombre d’exécutions. Cela est extrêmement apprécié et nous réitérons notre appel à toutes les parties de cesser l’utilisation de la violence comme instrument politique», a déclaré Christof Heyns, l’un des trois experts et chef de l’EINUB. Toutefois, les émissaires de l’ONU ont précisé que ce calme relatif ne doit pas être confondu avec la stabilité à long terme. «De graves préoccupations concernant les droits de l’Homme subsistent et il n’y a aucun signe que les disparitions et la torture ont diminué», a déclaré Pablo de Greiff, une autre expert de la même mission.

Selon les envoyés des Nations Unies, plusieurs prisonniers politiques demeurent en prison et une nouvelle tendance consistant à procéder à des arrestations massives a vu le jour récemment, affectant surtout des gens ordinaires, y compris des enfants. «Dans plusieurs régions du pays, des écoliers ont été arrêtés ou suspendus de leurs établissements scolaires parce que leurs livres comportaient des gribouillis sur des photos du chef de l’Etat. Certains d’entre eux pourraient encourir des peines de 5 à 10 ans de prison. Nous allons suivre de près ces cas -ainsi que les actions qui seront prises par la Commission nationale des droits de l’Homme à cet égard», a  indiqué Christof Heyns.

Il a été également relevé la suspension de bon nombre d’ONG et celles qui malgré tout, continuent de fonctionner dans un climat de peur et d’intimidation. J’étais particulièrement choquée par le fait que certains leaders que nous avons rencontrés au cours de notre dernière visite en mars dernier aient pris la fuite ou ont maintenant trop peur de parler.

 Un dialogue inclusif pour résoudre la crise

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«Pour que le Burundi sort de la violence et le conflit, cela nécessite un dialogue inclusif réel qui adresse les causes profondes de la crise politique. Les pourparlers qui ont récemment commencé à Arusha et à Bruxelles sont une étape positive, mais devraient être élargis pour s’assurer que tous les acteurs de la crise y soient inclus», a soutenu M. Heyns.

«Le vrai progrès dans le partage du pouvoir sera crucial pour parvenir à une paix durable», a-t-il souhaité. «Ce sont des observations préliminaires, et nous nous réjouissons de travailler davantage avec les autorités et la société burundaise pour faire avancer la cause des droits de l’Homme». Au cours de leur mission, les experts ont rencontré des autorités nationales et d’autres acteurs politiques, des membres de la Société civile, des victimes de violations des droits de l’Homme, ainsi que des organisations humanitaires, y compris des organismes des Nations Unies et des partenaires internationaux et régionaux opérant au Burundi. Ils ont également visité la prison de Mpimba à Bujumbura.

Georges SAMIR