"Il faut inaugurer une campagne planifiée et continue de sensibiliser la population aux enjeux des questions démographiques. Cette campagne comprendrait les aspects social et économique et le gouvernement devrait s'impliquer dans l'élaboration d'une loi sur la santé de la reproduction à faire adopter à l'Assemblée nationale comme ça se fait ailleurs", a martelé Faustin Ndikumana, représentant légal et président de la PARCEM.
Il a également demandé au gouvernement de tenir compte des questions démographiques dans tous les processus de planification et de limiter les soins gratuits à un nombre limité d'enfants. Au Burundi, tous les enfants de moins de cinq ans sont gratuitement soignés dans les structures de soins étatiques depuis 2005, indépendamment du nombre d'enfants dans la famille.
Faustin Ndikumana a indiqué que les Burundais continuent à manifester un comportement démographique irresponsable au moment où les terres arables s'appauvrissent de plus en plus alors que les capacités de les rendre encore plus fertiles s'amoindrissent au jour le jour.
Au Burundi, la population a doublé en trente ans, car aujourd’hui on enregistre avec le dernier recensement de 2008 une population estimée à 8,7 millions, alors que celui de 1979 faisait état de plus de quatre millions d'habitants, ce qui a pour mauvaises conséquences entre autres les conflits fonciers au sein des membres d'une même famille ou entre les voisins (90% des différends dans les cours et tribunaux sont des conflits fonciers). Le taux de fécondité est quant à lui d'environ sept enfants par femme au Burundi, selon la PARCEM qui demande aux parents de ne plus considérer "une multitude d'enfants comme une richesse".