Kinshasa (© 2024 Afriquinfos)- Le souvenir du légendaire combat de boxe entre Mohamed Ali et George Foreman en 1974 à Kinshasa reste encore vivace chez les Congolais, les Africains et les Noirs en général. Cinquante ans après, des Kinois s’en souviennent. Notamment sur les réseaux sociaux, à la faveur d’activités organisées pour commémorer cet évènement sportif historique.
«Le combat dans la jungle» restera à jamais dans les annales des évènements sportifs les plus emblématiques de ces dernières décennies en Afrique. 50 ans plus tard, on s’en souvient à Kinshasa. Ce 30 octobre 2024, alors que la capitale congolaise abrite la 21ème édition des Championnats d’Afrique de Boxe amateur, c’était une occasion pour les pugilistes et amoureux du noble art de se remémorer ce combat d’anthologie.
«C’était une ambiance terrible », se rappelle Toranto Mongombe. «Lorsque Foreman a quitté les vestiaires et est monté sur le ring, Muhammad Ali est sorti. Lorsque Foreman a enlevé son peignoir, les gens ont crié. C’était vraiment une fête, explique pour sa part, Alfred Mamba. Ils étaient tous deux des témoins privilégiés de ce choc entre les deux poids lourds américains. Martin Diabintu, ancien boxeur et arbitre de boxe à Kinshasa, assure à l’AFP que les Congolais considéraient Ali comme « un frère ». « Ali était Congolais », résume-t-il« , assure Alfred Mamba.
Boniface Tshingala, un autre boxeur et arbitre, se souvient encore de la file d’attente qui s’étendait sur plusieurs kilomètres à l’extérieur du stade. « C’était plein à craquer, tout le monde voulait entrer » et « on ne pouvait pas faire deux mètres sans croiser quelqu’un », se remémore-t-il.
Ce combat a permis à Mohamed Ali de récupérer sa couronne mondiale des poids lourds grâce à un K0 dès le 8e round d’un combat de 15 rounds. Sous une chaleur accablante, celui qui se considérait comme le plus «grand boxeur de tous les temps», devant un public acquis à sa cause, a fait parler son expérience devant un adversaire plus jeune. “Deuxième minute dans le huitième round, [Ali] a enchaîné le crochet du gauche et le direct du droit. [Foreman] a tout d’abord fait le geste de se tourner… et puis il est tombé.” raconte Judex Tshibanda.
Dans 100 ans, on parlera encore de «Rumble in The Jungle» dans les rues de Kinshasa et dans d’autres capitales africaines. Le souvenir se transmettra de génération en génération pour rappeler que l’Afrique a accueilli l’un des combats les plus mythiques de l’histoire de la boxe.
S. B.