Honte à l’arbitrage africain ; le mot est peut-être fort mais il traduit le mieux les gigantesques errements dont ont fait montre plusieurs arbitres tout au long de la 29ème Can. Dans le grand public de cette compétition, on croyait avoir suffisamment bu le calice jusqu’à la lie durant le premier tour, en priant de ne pas revoir des juges de partie comme le sieur Daniel Bennett qui a dirigé Togo-Tunisie.
Erreur. En dépit des répétitifs tollés autour de l’arbitrage, la Caf n’a pas pris la mesure des critiques. Sinon comment interpréter les faits et gestes de l’arbitre qui a officié la demi-finale Burkina-Ghana ? Cet arbitre est passé tout simplement à côté de la plaque, en oubliant de siffler, dès la cinquième minute, un penalty contre le Ghana. La faute flagrante commise sur Jonathan Pitroipa, même un myope l’aurait vue. La mauvaise foi du corps arbitral sur cette irrégularité commise par le Ghana : c’est la seule explication que l’on peut donner au silence sur le geste dont a été victime Pitroipa, car l’un des assistants de l’arbitre (central) aurait dû constater l’écart de conduite des défenseurs ghanéens quand le juge de la partie était abonné aux absents.
En matière de gouvernance d’une manière générale sur le continent noir, il est désormais de notoriété publique que le ridicule ne tue pas. Cette compromission avec les gaucheries est dorénavant érigée comme règle dans le monde footballistique africain. La preuve, le même arbitre sus-décrit qui a oublié un penalty patent a cru devoir expulser J. Pitroipa à un moment décisif des prolongations de la demi-finale de ce 6 février. Il est reproché au "malchanceux" attaquant burkinabé de s’être écoulé sur une faute commise sur lui par la défense ghanéenne, alors qu’il filait au but !!! Les coupables de cette irrégularité n’ont même pas été sermonnés sur le coup.
Dimanche prochain, à cause d’une impéritie arbitrale, J. Pitroipa va donc rater une finale de Can. Cette grande opportunité ne s’offrira peut-être plus jamais à ce joueur dans sa carrière sur le gazon. Jonathan est non seulement sanctionné injustement, mais aussi, son absence va lourdement handicaper son pays contraint en début de tournoi de se passer des services de son virtuose Alain Traore.
Voilà là où mènent la passivité et la compromission de la Caf à l’égard de l’excellence. On peut fermer les yeux sur la longévité à la tête de cette Confédération de M. Hayatou et compagnie. Mais pour l’honneur et la fierté africains, il faut rapidement ausculter l’arbitrage « made in Africa »…
Afriquinfos