New York (© 2019 Afriquinfos)-Tandis que la France et l’Italie initiaient ce jeudi une rencontre à huis clos sur la situation en Libye, des troupes du gouvernement libyen soutenu par l’ONU ont lancé, ce même jeudi dans le sud de Tripoli, 14 raids aériens contre les forces rivales de l’armée basée dans l’est du pays. La rencontre tenue en marge de l’Assemblée générale des Nations unies était précédée d’une réunion du Conseil de sécurité.
Mais selon une source, l’Union Africaine entend désormais de reprendre la main sur un dossier qui pour l’instant lui échappe. Il est temps de changer de méthode en Libye, selon lui. « En presque dix ans, tout a échoué, rappelle-t-il. Maintenant, c’est notre proposition ou rien. » Pour lui, il est temps de remettre l’Afrique au centre et de l’impliquer davantage dans une crise dont elle est exclue sur le plan politique, mais qu’elle subit pourtant violemment sur le terrain.
Face au dédain européen, il est temps pour l’ONU de s’associer étroitement à l’UA, selon ce diplomate. Les pays africains militent notamment pour la nomination d’un envoyé spécial conjoint – un envoyé spécial africain -, excluant donc à mots couverts le Libanais Ghassam Salamé. Avec une mission : casser le tête-à-tête mortel entre Fayez el-Sarraj et le maréchal Haftar.
Cette source ajoute enfin que cette demande est soutenue à l’unanimité au sein de l’UA, même par l’Égypte, même avec des réserves. « Après tout, s’étonne ce diplomate sur le ton de l’évidence, la Libye est en Afrique. »
Par ailleurs, la rencontre italo-française sur la Libye à New York a connu la participation du président de la Commission de l’UA Moussa Faki Mahamat, Antonio Guterres et les cinq membres permanents, plus l’Allemagne et l’Italie, avec les « parrains » de la guerre : Turquie, Émirats, Égypte et plusieurs organisations internationales.
Elle doit être suivie d’une rencontre similaire, mais cette fois en Allemagne, probablement à Berlin, fin octobre ou début novembre.
La Libye, faut le rappeler, est en proie à une instabilité politique et à des violences croissantes depuis la chute de l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011.
Innocente Nice