Alliance des démocrates pour le changement : « Résistons contre l’application de la nouvelle loi sur la presse »

Afriquinfos Editeur
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 « Cette loi est un coup de force contre l’Accord d’Arusha, la loi fondamentale, le Cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté, 2ème génération,(CSLP II), la feuille de route convenue lors de l’atelier des politiciens sous l’égide des Nations Unies au BNUB »,a déclaré Léonce Ngendakumana, président de l’ADC-Ikibiri, ce mercredi, à Bujumbura lors d’une conférence de presse. Il qualifie cette loi « d’impopulaire, d’injuste, de scélérate, d’anticonstitutionnelle ». 

« En promulguant cette loi, le président de la République a fait une option : répondre aux pressions d’un petit groupe au sein de son parti et isoler le Burundi du concert des Nations »,a fait savoir M. Ngendakumana tout en signalant  que cela vise à prendre en otage tout le peuple burundais et à défier la Communauté internationale en se constituant un Etat à parti unique.

Cette promulgation est « une création d’un cadre légal visant à usurper au peuple burundais de sa souveraineté au profit d’un petit groupe de profiteurs du CNDD-FDD, le parti au pouvoir en utilisant les représentants du peuple dans le vote des lois liberticides comme la loi sur les partis politiques, la loi portant statut de l’opposition, la loi sur les manifestations publiques, la loi sur la société civile, le loi sur la commission vérité réconciliation (CVR) et cette loi régissant la presse ».

Signalons que cette nouvelle loi venue pour remplacer celle de 2003 restreint la capacité d’investigation des journalistes, exige la révélation des sources  avec des amendes allant jusqu’en termes de millions et  recommande à tout journaliste à détenir un diplôme équivalent à trois ans à l’université  dans un domaine de la communication  sans tenir compte de l’expérience professionnelle. Ce nouveau texte confie au Conseil national de la communication (CNC) qui est nommé  par l’Exécutif, d'accorder ou de retirer la carte de presse. Cette nouvelle loi interdit  la diffusion d'informations sensibles en rapport avec l’économie, la dévaluation de la monnaie, la dette de l’Etat, la sécurité, etc.

Des appels à  ne pas promulguer cette loi ont été formulés par les Burundais, la société civile, les organisations des médias tant nationales qu’internationales, la Communauté internationale, … mais  ils n’ont été pris en compte par le président de la République, Pierre Nkurunziza.