Algérie/Prise d’otage : Témoignage d’un otage libéré

Afriquinfos Editeur
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M. Cherif a rappelé qu'il a été surpris dans son lieu de travail au centre de production gazière de Tiguentourine, vers 5 heures du matin (6H00 GMT) de mercredi, alors qu'il ne lui restait qu'une heure de temps pour être remplacé dans son poste.

"Des hommes armés et à bord de véhicules 4X4 nous ont surpris en tirant sur nous alors que nous étions sur notre lieu de travail. J'ai alors couru de toute vitesse, pour me réfugier avec mon collègue sous un bus qui se trouvait à proximité", a-t-il dit.

"Ce n'est qu'une fois à l'abri que j'ai senti quelque chose qui me faisait mal au niveau du pied (…), c'est alors que j'ai compris que j'étais atteint d'une balle", a-t-il expliqué, ajoutant que des tirs continuaient alors à fuser de partout.

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"Je suis resté dans la même cachette jusqu'à 10h30 de vendredi où mon collègue et moi avaient constaté une accalmie", a-t-il raconté.

C'est ainsi que les deux rescapés ont décidé de sortir de leur cache pour se diriger vers la porte de sortie, à l'aide d'une tricyclette, conduite par le non blessé.

"Une fois au niveau de la loge, nous avons trouvé deux terroristes à l'intérieur, lesquels nous ont demandé si nous savons comment actionner un appareil de la station qui était à l'arrêt (…). Nous leur avons répondu que ça nous dépasse, et ils nous ont finalement laissés partir", a révélé notre interlocuteur.

Pendant la conversation, le témoin a précisé que l'un d'entre eux avait un accent égyptien, et l'autre avait un accent qui serait sans doute yémenite.

En sortant, "nous avons été recueillis par des gendarmes. Un médecin m'a aussitôt pris en charge en nettoyant ma plaie, et j'ai été ensuite évacué vers l'hôpital", a-t-il raconté.

Interrogé s'il avait vu des morts ou des blessés, il a répondu que "des corps se trouvaient sur leur passage à l'intérieur de la base, mais vous comprenez que je ne pouvais pas les compter".

Se déclarant "très soulagé" de la fin de ce cauchemar, notre interlocuteur ne cache pas sa tristesse en s'inclinant devant la mémoire des défunts, dont un de ses collègues.

L'opération engagée par l'armée algérienne depuis trois jours pour sauver les otages detenus par un groupe armé lié à Al-Qaïda dans le complexe de gaz de Tiguentourine (Illizi, sud-est), a pris

fin samedi. Au moins 573 Algériens et une centaine de ressortissants étrangers ont été libérés durant l'opération, selon un bilan provisoire.