Alger déclare défendre "l’intégrité territoriale du Mali"

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"L'Algérie n’acceptera jamais une remise en cause de l’intégrité territoriale du Mali", a affirmé M. Ouyahia, dans une interview publiée vendredi par le journal français Le Monde.

 "Nous sommes pour une solution qui passe par le dialogue", a-t-il précisé, qualifiant la situation dans ce pays limitrophe de "très, très préoccupante".

   "C'est un foyer de tension important, à nos frontières, et qui a plusieurs dimensions", a constaté le chef du gouvernement algérien. Le Mali traverse actuellement une crise politique, à la suite d'un coup d'Etat militaire survenu le 22 mars, qui a renversé le gouvernement du président Amadou Toumani Touré et facilité la progression de la rébellion touareg au nord du pays ouest-africain. Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), principal représentant des rebelles touareg, a d' ailleurs proclamé unilatéralement mercredi l'indépendance de la région nord du pays, dans un communiqué publié sur son site internet.

"Il y a d' abord un problème entre les gens du Nord, les Touareg, et l' autorité centrale au Mali lié au sous-développement et à la faiblesse d' un Etat à prendre en charge toute la problématique de son territoire", a expliqué M. Ouyahia, qui a reconnu que la prise de contrôle des villes de Kidal, Gao et Tombouctou par les rebelles touareg est "un gros souci".

Le ministre a notamment souligné que cette région sécessionniste se trouvait dans le voisinage immédiat de l'Algérie, "sur près d'un millier de kilomètres", tout en insistant sur la dimension terroriste du problème, puisque le MNLA laïque a bénéficié de l'appui de groupes islamistes, en particulier celui d'Ansar Dine. Face à cette menace, M Ouyahia a indiqué qu'il était essentiel de poursuivre la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel aux côtés des autres membres du Centre d'état-major commun antiterroriste (Cemoc), y compris Bamako.

Les Etats participant à ce groupe militaire, à savoir l'Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie, doivent se réunir dans les prochains jours dans la capitale mauritanienne, Nouakchott. Ignorant pour l' heure si le Mali sera effectivement représenté, le haut responsable algérien a souligné que "la présence des militaires maliens dans ce cadre est impérative". Pour M. Ouyahia, il est crucial de "continuer à intensifier cette coopération internationale et sous-régionale du Cemoc pour maîtriser le terrorisme dans cet espace terriblement vaste, terriblement vide, qu'est le Sahel".

Quant aux pays occidentaux et au rôle qu'ils pourraient jouer dans ce dossier, le Premier ministre algérien a mis en garde contre toute ingérence étrangère, tout en appelant à "aider le Mali à faire face à ses problèmes de développement et à renforcer son armée".