L’évasion fiscale, un poison silencieux mais redoutable pour les économies africaines

Afriquinfos Editeur
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Évasion fiscale en Afrique

Évasion fiscale en Afrique | Selon une étude dont les travaux ont été dirigés par l’ancien Président sud-africain, Thabo Mbeki, l’Afrique est à la recherche de 100 milliards de dollars pour financer ses plans de riposte contre le nouveau coronavirus. Un montant qui pourrait être largement couvert par les pertes subies par le continent à cause de l’évasion fiscale.

C’est l’ouvrage intitulé « La Grande enquête sur l’évasion fiscale de Christian Savestre qui révèle les importantes sommes qui filent entre les doigts des pays africains en raison de l’évasion fiscale. Ce sont 224 milliards de dollars qui quittent le continent chaque année pour aller trouver refuge dans les paradis fiscaux. Cet important montant représente 9,4% du PIB de l’Afrique. D’après l’auteur, ce montant colossal représente 7.100 dollars de perte par seconde pour le continent noir, ou encore 175 dollars volé à chaque africain, entre le Cap et le Caire.

Selon l’expert, ces flux financiers qui échappent aux administrations fiscales africaines, pourraient largement permettre de mener efficacement la riposte contre la pandémie du nouveau coronavirus mais aussi de faire face à ses conséquences socio-économiques et de relancer ses économies après la crise sanitaire née de la Covid-19. Comme le révèle le rapport Thabo Mbeki, 100 milliards sont nécessaires à l’Afrique pour contrer la pandémie.

Si ces chiffres ont de quoi inquiéter, un rapport sur la « Transparence fiscale en Afrique 2020 »  publié conjointement le 25 juin dernier par la Commission de l’Union africaine (CUA) et du Forum sur l’administration fiscale en Afrique (ATAF), indique que l’Afrique a réalisé des progrès importants dans la lutte contre l’évasion fiscale et les flux financiers illicites, mais qu’elle devra faire davantage pour soutenir la mobilisation des revenus internes. Ces améliorations mis en exergue par le rapport portent notamment sur le renforcement des capacités en matière de transparence fiscale et d’échange de renseignements. La transparence fiscale et l’échange de renseignements (EDR) ont un rôle déterminant à jouer pour aider les gouvernements africains à endiguer les flux financiers illicites (FFI) et accroître la mobilisation de leurs ressources fiscales. Selon José Garde, présidente du Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales, « la crise du COVID-19 mettra complètement fin à toute tolérance à l’égard de l’évasion fiscale ».

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Boniface T.