Développement: ‘Eurafrique Stratégies’ apprécie la résilience de l’Afrique

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture
Résilience de l'Afrique face au coronavirus

Résilience de l’Afrique face au coronavirus | Alors La résilience de l’Afrique face au Covid-19 continue de susciter les interrogations de bon nombre d’observateurs. L’une des toutes dernières en date est celle de Jean-Marc Simon, Ambassadeur de France et Président d’Eurafrique Stratégies, société spécialisée dans le Conseil aux personnes désireuses d’investir en Afrique et se veut un relais entre les investisseurs des deux continents. L’ancien diplomate s’est notamment félicité de la riposte continentale face à la pandémie et ce, avec ses propres moyens et sa stratégie propre.

Le propos de Jean-Marc Simon, un ambassadeur qui a consacré 30 années de sa carrière aux relations franco-africaines, a démarré par une question et une série d’explications. La question étant : « L’Afrique a-t-elle gagné la guerre contre le Covid-19 ? ». A celle-ci, il a d’abord fait cas des différentes hypothèses avancées jusque-là : la jeunesse de la population, une exposition moindre aux effets de la mondialisation, notamment dans l’hinterland des pays où les échanges humains sont beaucoup moins nombreux que dans les capitales, le climat chaud et humide peu propice au développement du virus, l’usage répandu des médicaments antipaludéens, l’existence de laboratoires de recherche de haut niveau, le recours à la médecine traditionnelle, ou enfin la mobilisation efficace des autorités nationales et régionales. Pour l’ancien ambassadeur, « aucune des explications données à cette relative chance de l’Afrique subsaharienne n’est entièrement convaincante à elle seule mais la conjonction de ces facteurs a sans doute contribué à la résilience face au Covid-19 », soutient-il.

Jean-Marc Simon constate en outre que les mesures prises pour endiguer la propagation du virus en Afrique,  « impactent lourdement les finances publiques et ont un coût, économique et social. Alors qu’on observait une croissance moyenne de plus de 3% depuis le tournant du siècle, pour la première fois depuis la fin des quatre-vingt, la récession pourrait selon le FMI atteindre 2 à 3 % », souligne l’ancien représentant de la France en Côte d’Ivoire. La mise à disposition de facilités de financements par les institutions de Bretton Woods, de même que le moratoire sur la dette annoncé par le G20 et la France si elles ont soulagé les économies africaines sur le coup, « risquent de ne pas être suffisantes voire même dangereuses car elles créent de l’endettement supplémentaire », s’inquiète M. Simon.

Et à celui dont la structure, Eurafrique Stratégies se veut un pont entre les investisseurs européens et les opportunités en Afrique de poser la question : « les pays européens, qui réfléchissent à de possibles relocalisations de leurs productions, ne pourraient-ils pas envisager de le faire, au moins partiellement en Afrique, apportant ainsi à ce Continent les investissements dont il a besoin pour son développement ? ». Pour lui, l’Afrique est prête car face à cette crise, elle a su se montrer volontariste tant aux niveaux que régional, en mettant en place des plans de soutien économique, social et humanitaire mais aussi, précise-t-il : « et c’est peut-être le fait nouveau de cette pandémie, l’Afrique ne s’est pas contentée d’appeler au secours la Communauté Internationale, elle s’est prise en charge elle-même. Elle a trouvé, au plan sanitaire, dans le domaine de la recherche, comme dans ses interventions économiques et sociales, ses propres solutions », s’est réjoui Jean-Marc Simon.     

- Advertisement -

Boniface T.