Tina Turner, célébrité noire qui n’a jamais caché son attachement à l’Afrique

Accra (© 2023 Afriquinfos)- La légendaire chanteuse Tina Turner décédée à l’âge de 83 ans ce mercredi 24 mai 2023,  a marqué le monde entier par sa musique, notamment en Afrique, un continent auquel elle est restée attachée. Retour sur ces pays africains où la ‘’Queen du rock’n’roll’’ a laissé ses traces.

En 1971, Tina Turner et son mari Ike se sont produits au concert « Soul To Soul » célébrant le 14e anniversaire de l’indépendance du Ghana à Accra. Lorsqu’ils descendent de l’avion avec d’autres musiciens afro-américains, une foule immense déferle autour d’eux. Il y avait des batteurs et des danseurs. Un wulomo – le grand prêtre de la ville – tout de blanc vêtu, verse des libations pour souhaiter la bienvenue aux « artistes les plus soulful de l’Amérique » sur leur terre ancestrale. Tina a salué la foule. Une équipe de tournage a filmé tout le spectacle. C’était un véritable accueil.

La scène de l’aéroport d’Accra allait faire partie de « Soul to Soul« , un documentaire qui retraçait le concert du même nom. Le film promettait l’expérience sans précédent de voir d’éminents Noirs américains visiter l’Afrique pour la première fois, 14 ans seulement après l’indépendance du Ghana vis-à-vis de la Grande-Bretagne.

Selon les responsables des relations publiques du film, il s’agissait d’une grande affaire: les musiciens américains célèbres n’ont jamais fait de tournées en Afrique. C’est Maya Angelou, qui avait vécu au Ghana plusieurs années auparavant, qui a proposé l’idée d’organiser un festival de musique noire américaine au Ghana.

James Brown, alors au sommet de sa gloire, venait de faire une tournée en Afrique, mais n’était pas venu au Ghana. Cela a été perçu comme une insulte. Say It Loud – I’m Black And I’m Proud, était sorti quatre ans plus tôt et les gens continuaient à se crier les mots dans les rues de tout le pays. James Brown, ainsi que Fela Kuti et Aretha Franklin, auraient décliné l’invitation à participer à « Soul to Soul« .

Au-delà du baptême ghanéen

Outre le Ghana, la chanteuse a joué à Johannesburg en Afrique du Sud, devant un public métis en 1980 et a admis s’être retrouvée dans l’eau chaude politiquement pour avoir enfreint le boycott culturel imposé par les artistes à l’Afrique du Sud pendant les années d’apartheid. Mais Turner ne regrette pas de s’être produite en Afrique du Sud et l’a choisie comme point de départ et lieu de répétition à la suite des bons rapports de ses collègues artistes qui avaient fait une tournée dans le pays.

À son arrivée en Afrique du Sud, Mme Turner a déclaré que son rêve avait toujours été de remplir des stades comme le supergroupe Rolling Stones.

De son vrai nom Anna Mae Bullock, Tina Turner naît à Nutbush dans le Tennessee le 26 novembre 1939. D’ascendance afro-américaine et euro-américaine, elle est la fille de Zelma Currie et de Floyd Richard Bullock. Tina Turner,  »c‘est l’histoire de plus d’un demi-siècle de musique afro-américaine » résume Yves Bigot, président de TV5 Monde pour parler d’une carrière unique en son genre.

V. A.

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