2021, année de la Culture selon l’UA: Quel avenir pour les droits des artistes sur le continent?

Afriquinfos Editeur
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Paris (© 2021 Afriquinfos) – En marge de la célébration de la Journée de l’Afrique le 25 mai dernier, l’année 2021 a été décrétée par l’Union Africaine (UA) ‘Année de la Culture’ avec pour thème «Art, culture et Patrimoine». Cette commémoration a été marquée par l’entrée en vigueur de la Charte de la Renaissance culturelle africaine qui promeut les valeurs culturelles comme levier de développement. Un développement qui doit prendre en compte le bien-être des artistes africains. Notamment leurs droits d’auteur dans un monde de plus en plus numérisé. C’est autour de cette problématique que se sont penchés les participants à la 6ème édition du MOCA, le Mouvement de la créativité africaine, la semaine dernière à Paris.

Le MOCA, Mouvement pour la créativité africaine est un Forum dédié aux industries culturelles en Afrique et dans la diaspora. Au cours d’une assise qui s’est tenue dans la capitale française, la question des droits d’auteur des artistes en Afrique était au cœur des débats, notamment en cette période de vache maigre pour les acteurs culturels.

Mais cette sombre période a été aussi marquée par une accélération de la numérisation des œuvres artistiques. Pour Alain Bidjeck, fondateur du MOCA, c’est une aubaine dont doivent profiter les acteurs culturels du continent et de la diaspora : «Nous sommes dans une ère où la Culture se digitalise énormément, donc les revenus liés à la diffusion sont de plus en plus importants, et donc forcément les retours en termes de droits d’auteur constituent une question essentielle», explique Alain Bidjeck.

«La difficulté que l’on observe, aussi bien du point de vue des créateurs que des sociétés de gestion collective, c’est qu’ils ont du mal à appréhender cette diffusion incroyable où les géants du Net et les opérateurs mobiles ont pris une place très importante, géants avec lesquels le rapport de force est délicat à mener. Cela veut donc dire qu’il y a un défi pour la filière de s’organiser et reconsidérer sa restructuration face à ces nouveaux enjeux du digital. On l’a vu en Europe, il a fallu que toute la Commission européenne se mobilise avec le soutien des sociétés de gestion collective pour faire flancher un peu YouTube».

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Pour le promoteur du MOCA, il faudra des bureaux de droits d’auteurs nationaux plus performants sur le continent et avec des gestions plus saines pour que véritablement les artistes africains puissent véritablement bénéficier des retombées de leurs œuvres numérisées. Un soutien au niveau étatique n’est pas à exclure et la création par l’Union Africaine via son département culturel, de la Panafrican intellectual property organization (PIPO), dont le but est justement de pousser les États à mettre en place les outils de gestion de droits d’auteurs, est dans ce sens, une grande avancée.

«Bien évidemment si les États sont prêts à mettre en place les institutions et les mécanismes de promotion des droits de leurs artistes, c’est très bien. Mon sentiment est que les artistes ont besoin d’être soutenus et d’avoir des relais institutionnels afin qu’ils connaissent mieux leurs droits. Et c’est ce genre d’activités que la PIPO mènera, du moins nous l’espérons», a promis Angela Martins, cheffe du département Culture de l’UA.

Boniface T.