Le message a atteint tous les horizons : l’Afrique est la nouvelle terre d’opportunités. Et ce n’est pas un vain constat. Depuis les années 2000, le continent africain connaît une hausse continue de sa croissance économique et ce, malgré la crise financière qu’elle a connu en 2008.
En 2009, le continent est présenté comme la deuxième zone économique la plus dynamique après le paysage asiatique avec une croissance de 2,5%.
Avec une croissance annuelle moyenne de 4,9 % entre 1995 et 2012 et une augmentation prévue de 5,6 % en 2013 et 6,1 % en 2014, l’Afrique ne connaitra en 2013 qu’une croissance de 4 % en moyenne, supérieure de 1 point à celle du reste du monde.
En dépit de ces fluctuations, l’Afrique compte aujourd’hui parmi les régions du monde ayant la croissance économique la plus importante. Selon les données publiées par le FMI en avril 2013, en 2015, c'est l'Afrique de l'Est qui suscite le plus d'optimisme. Mais pour 2020, c’est l'Afrique de l'Ouest qui prendra la relève.
Un autre rapport de la Banque centrale de Maurice, affirme que les investissements directs étrangers ont atteint en 2010 un montant record de 496 millions de dollars.
Des rapports renforcés par plusieurs autres sur l’Afrique qui révèlent que, les opportunités y sont nombreuses, notamment pour les secteurs des ressources naturelles et l’énergie, les infrastructures, les technologies de l’information et des communications, l’aéronautique, la protection de l’environnement, la responsabilité sociale des entreprises, l’agroalimentaire et les services aux entreprises.
Ces bribes de croissance ont amené les autres pays à s’intéresser à l’Afrique. Forums et rencontres internationales se sont succédés, le continent est devenu le centre des débats. Une nouvelle génération d’entrepreneurs, pragmatiques et des investisseurs déterminés se sont intéressés au continent favorisant une forme de croissance économie.
Obstacles
Mais au-delà du message d'optimisme insufflé par les experts économiques, l'économie africaine doit surmonter de nombreux obstacles.
Selon les experts économiques, il ya nécessité de faire la part la chose pour mieux comprendre le système. Pour eux, il faut savoir faire une différence entre l'argent destiné à la consommation et celui destiné à l'investissement. Le premier, provenant de petits transferts, n’aide pas à stabiliser la nature fluctuante de la monnaie locale des pays bénéficiaires. L'argent est beaucoup plus productif lorsqu’il est canalisé vers des emplois productifs. L'argent transféré directement aux familles est une assistance à court terme qui génère de la dépendance à long terme, constate t ils. Cet argent facile n’incite absolument pas, selon ces économistes, à des activités génératrices de revenus.
Au delà de cette analyse, l’Afrique est aussi et surtout victime de ses propres maux presque identiques dans tous les pays du continent. Ces maux sont généralement caractérisés par l’insécurité sociale : les incessants conflits qui naissent dans les pays africains freinent son développement, l’exploitation personnelle des richesses de leurs sols par les dirigeants africains , le capital humain peu enrichi, et les fuites de capitaux entre autres . Tous les projets se heurtent alors à ces obstacles et le progrès en prend un coup.
Lueur d’espoir
En dépit de ces difficultés qui entravent le développement économique du continent, les espoirs ne s’assoupissent pas.
Selon une enquête dédiée aux pays émergents réalisée par l'agence de communication Havas et l'institut Choiseul, l’Afrique demeure un continent d’espoir.
Publiée le 24 mars dernier, l’enquête a été réalisée auprès de 43 institutions internationales entre le 13 janvier et le 19 février de cette année. De cette étude, il ressort que les investisseurs présents en Afrique restent optimistes quant aux perspectives du continent en 2015.
Les investisseurs interrogés citent le dynamisme démographique du continent et sa base de consommateurs comme les principaux atouts, devant l'urbanisation (65%) et la prise de positions pour le futur (65%).
Du côté des secteurs qui révolutionneront le continent, 69 % des patrons africains identifientles avancées technologiques,l’urbanisation (67%), et les bouleversements démographiques (63%) comme les plus favorables à la transformation de leur entreprise les cinq prochaines années.
En ce qui concerne les freins à l'investissement, les institutions internationales questionnées citent la mauvaise gouvernance à hauteur de 84%, devant l'instabilité politique et la sécurité.
«On pense que l'Afrique est un continent d'avenir qui est en train d'écrire l'Histoire », a conclu Pascal Lorot, président de l'Institut Choiseul.
Larissa AGBENOU