Revue de la presse malienne du Février

Afriquinfos Editeur
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L' Essor

Après la marche des femmes des militaires (l' Essor d' hier), des jeunes de Kati se sont tristement signalés hier. Munis de bâtons et de cailloux et de projectiles divers, des dizaines de jeunes qui ont pris soin de faire sortir les élèves des écoles, ont paralysé toute la journée la circulation à Kati et entre la ville et Bamako. L' ampleur de l' événement et la hargne des manifestants ont surpris plus d' un motocycliste et autres usagers qui se sont retrouvés au mauvais endroit au mauvais moment. Dans leur furie, les bandes ont pris pour cible des panneaux publicitaires et des domiciles et entreprises privés, notamment une pharmacie et une clinique mises à sac. Ils ont brûlé des pneus sur le bitume et barré les routes. Après avoir mis la ville sens dessus dessous, les manifestants ont tenté de renouveler la marche de la veille. Les éléments de la gendarmerie postés à la sortie de la ville n' ont pu les arrêter. Les forces de l' ordre ont préféré battre en retraite pour éviter le pire, nous confiera un élément de la gendarmerie. La marche, sans leader avéré, s' essoufflera sous l' effet de la chaleur et de la fatigue et s' arrêtera en chemin. Néanmoins longtemps dans l' après-midi, la circulation automobile vers Bamako restera très perturbée.

L' Indépendant

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Le développement, la paix et la stabilité ont besoin d' États légitimes et efficaces, capables d' assumer des responsabilités importantes au plan national et international et de fournir à leur population des biens et des services indispensables, notamment la sécurité. Tous les régimes, quels qu' ils soient, sont mis à mal à des degrés différents lorsque les performances économiques du pays sont médiocres. Une crise est définie comme un événement social ou personnel qui se caractérise par un paroxysme de souffrances, de contradictions ou d' incertitudes pouvant produire des explosions de violence ou de révolte. La crise est une rupture d' équilibre. Attention, attention au vent du Maghreb que nous nommons, tous les hommes politiques doivent l' intégrer dans leur analyse situationnelle comme facteur extérieur pour faire face aux différents mouvements sociaux qui s' intensifient de jour en jour.

Le Républicain

En plus de certaines localités du nord, il va falloir ajouter la ville de Kati sur la liste des points chauds du Mali. Très mécontente de la gestion faite de leur initiative de marcher sur le Palais de Koulouba, le 31 janvier 2012, une bonne partie de la population de la garnison de Kati est entrée pratiquement en insurrection hier 1er février 2012. En effet de  9 à 17 heures, soit près de huit heures, il était pratiquement impossible de rentrer dans la ville garnison  de Kati ou d' en sortir.  Des femmes et des enfants de militaires ayant bénéficié d' un fort renfort d' autres personnes, très en  colère, ont coupé toutes les voies qui mènent à cette cité distante de quinze kilomètres de la capitale. Cette manifestation fait suite à la grande marche d' avant-hier (voir notre publication du 1er février) que ces mêmes femmes ont organisée et qui aura nécessité l' intervention à la fois du Chef d' Etat Major des Armées, le général Gabriel Poudiougou et celle du Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, M. Natié Pléa pour y trouver une issue heureuse. Il faut croire que l' implication de ces deux autorités n' aura pas suffi à calmer les esprits, au vu de ce qu' il était donné de constater. A la  question de savoir  le pourquoi  d' une deuxième journée  de manifestation, Madame Diabaté, une dame très écoutée et respectée de ses consœurs  nous répond: « Tout le Mali sait ce que nous voulons".