Migrants tués en Libye : L’émissaire de l’ONU dénonce un possible « crime de guerre »

TRIPOLI (© 2019 AFP) – L’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, a vivement condamné mercredi le raid aérien sanglant contre un centre pour migrants près de la capitale Tripoli, un « carnage » susceptible de constituer un « crime de guerre » selon lui.

« Cet attentat pourrait clairement constituer un crime de guerre, frappant des innocents (…) contraints d’échouer dans cet abri par des conditions de vie épouvantables », a indiqué M. Salamé. Il a appelé la communauté internationale « à condamner ce crime et à imposer les sanctions appropriées à ceux qui ont mené cette opération en violation flagrante du droit international humanitaire ». Selon le communiqué de la Mission de l’ONU en Libye (Manul), dans lequel Ghassan Salamé est cité, le bilan de cette frappe est d' »au moins 44 migrants » tués et plus de « 130 blessés graves ». « Ce carnage ignoble et sanglant » est « une conséquence des plus horribles et tragiques » de « l’absurdité de cette guerre », a encore estimé M. Salamé.

C’est la deuxième fois que ce centre pour migrants de Tajoura, en banlieue est de Tripoli et où s’entassent plus de 600 personnes, est touché depuis le début de l’offensive lancée le 4 avril par le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen. Cette offensive vise à s’emparer de la capitale, siège du gouvernement d’union (GNA) reconnu par l’ONU. La Manul a maintes fois exprimé son inquiétude sur le sort d’environ 3.500 migrants et réfugiés « en danger dans des centres de détention situés près de zones d’affrontements ». Tajoura, qui compte plusieurs sites militaires appartenant aux groupes armés pro-GNA, est régulièrement la cible de raids aériens des forces pro-Haftar. Cette frappe n’a pas été revendiquée. Dans un communiqué, le GNA a dénoncé « un crime odieux », accusant les forces pro-Haftar d’avoir mené une attaque « préméditée » contre le centre. Mardi soir, des médias pro-Haftar avaient fait état d’une « série de raids aériens » à Tripoli et Tajoura. Malgré une instabilité persistante, la Libye reste un important pays de transit pour les migrants fuyant les conflits et l’instabilité dans d’autres régions d’Afrique et du Moyen-Orient.

 

 

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