Alger (© 2020 Afriquinfos)- Dans une interview accordée ce week-end à nos confrères de France 24, le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune s’est inquiété de l’enlisement de la situation en Libye où les différentes médiations ont jusque-là échoué. Il propose son pays comme terre d’accueil de nouveaux pourparlers qui devront conduire à la mise en place d’institutions de transition.
Le Président algérien déplore les nombreuses ingérences qui enveniment la situation sécuritaire en Libye. Il urge qu’une solution soit trouvée au risque que le pays ne devienne une nouvelle Syrie. La crainte majeure d’Abdelmadjid Tebboune, c’est que les tribus libyennes prennent elles aussi les armes, entrainant ainsi la «somalisation» de ce riche Etat pétrolier. «Le pays pourrait devenir un sanctuaire terroriste», prévient M. Tebboune.
Aussi, propose-t-il qu’une nouvelle médiation soit enclenchée entre les parties libyennes. L’Algérie abritera ces assises qui verront la participation des nombreux acteurs du conflit, mais surtout celle des populations libyennes à travers les tribus. « Allons vers la solution définitive, qui consiste à consulter la population à travers son organisation tribale ou autre », a proposé Aldelmadjid Tebboune.
Le numéro 1 algérien estime en outre que le Gouvernement de Tripoli reconnu par la Communauté internationale est «dépassé» par la situation et que la médiation qui sera engagée servira à mettre en place de nouvelles institutions transitoires à travers des élections. «Organisons des élections par le biais d’institutions transitoires s’il le faut. Le gouvernement actuel en est une, mais il est dépassé. Donc, il faut reprendre ça mais de manière beaucoup plus large, pour toute la Libye. Et aller vers des institutions, une Assemblée nationale qui élira un président et deux vice-présidents en tenant compte des équilibres régionaux en Libye », s’est voulu pragmatique le Président Tebboune.
Boniface T.
