Madrid (© 2022 Afriquinfos)- C’est le mercredi 30 mars prochain que le Premier Ministre espagnol va s’expliquer devant le Parlement sur la nouvelle position de Madrid sur le dossier Saharaoui. Si dans cette crise, historiquement, l’Espagne a toujours joué les équilibristes prônant la neutralité, elle s’est pour la première fois, prononcé en faveur de la proposition d’autonomie portée par Rabat. Pedro Sanchez devra justifier ce revirement devant les députés espagnols.
Le Chef du Gouvernement espagnol est attendu la semaine prochaine devant le Parlement de son pays. Entre autres sujets brûlants de l’heure, il sera questionné sur le dossier du Sahara Occidental et la nouvelle position de Madrid. La Porte-parole du Gouvernement espagnol, Isabel Rodriguez a indiqué que Pedro Sanchez « comparaîtra devant la Chambre des Députés pour rendre compte de nouveau cadre de coopération avec le Maroc ».
En effet dans la sempiternelle crise opposant Rabat, partisan d’une autonomie du Sahara occidental sous sa souveraineté, aux indépendantistes du Front Polisario qui militent pour un référendum d’autodétermination, Madrid n’avait jamais pris position. Mais de toute évidence, la question de l’immigration s’est invitée dans les débats car les autorités espagnoles souhaitent obtenir une franche collaboration du royaume chérifien sur l’immigration clandestine. Pour mettre la pression sur Madrid dans le dossier saharaoui, Rabat feint en effet de voir ailleurs quand des milliers de clandestins passent par ses côtes pour entrer sur le territoire espagnol.
Mais ce virage à 180 degrés, n’est pas du goût de tout le monde en Espagne et au-delà. La gauche radicale de Podemos, alliée des socialistes au sein de la coalition au pouvoir et favorable à l’autodétermination des Sahraouis, a déjà exprimé son incompréhension et souhaite avoir des réponses. L’Algérie soutien historique du Front Polisario a déjà rappelé son Ambassadeur en Espagne et ne cache pas son courroux.
Côté espagnol on se veut rassurant, indiquant que cette nouvelle position allant dans le sens de la recherche de solutions pour une crise qui perdure depuis plusieurs décennies. Pedro Sanchez va devoir se montrer convaincant devant les députés de son pays. Convaincre l’Algérie ou d’autres alliés du Front Polisario, sera une autre paire de manche.
Boniface T.
