Sénégal, Guinée: Ces urticaires spontanés qui empêchent des pêcheurs de vaquer à leur quotidien

Afriquinfos Editeur
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Conakry (© 2023 Afriquinfos)- Après les pêcheurs du Sénégal en 2020 et en 2021, c’est  désormais quelque 300 pêcheurs guinéens qui présentent une étrange maladie de la peau depuis quelques semaines. Ces travailleurs du secteur halieutiques ont été victimes d’une infection d’origine inconnue.

Comme ce fût le cas au Sénégal en 2020 et en 2021, des hommes guinéens tous pêcheurs, développent depuis un mois une  maladie de la peau, provoquant des éruptions cutanées et brûlures pouvant aller jusqu’au troisième degré. Un certain nombre d’entre eux ont été hospitalisés. Ce qui inquiète les acteurs du secteur de la pêche.

Un agent chimique déversé en haute mer pourrait en être la cause. Les autorités, qui ont ouvert une enquête, se veulent rassurantes.

Selon les premiers recoupements les 300 pêcheurs artisanaux ayant contracté la mystérieuse maladie, ont tous été au contact de l’eau de mer alors qu’ils étaient au large.

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Si aucune source bactérienne ne semble pour l’heure retenue par les enquêteurs, qui ne craignent pas de contagion, une certaine psychose se fait jour à l’idée de consommer des poissons de la zone. L’analyse d’échantillons devrait déterminer l’éventuelle dangerosité des produits halieutiques, notamment des dorades. Des poissons qui ont été acheminés dans les marchés pendant la période de latence où les malades ne se décidaient pas à consulter un médecin.

D’après les explications du Dr Karamba Kaba, memebre de la commission chargée par les autorités de déterminer la cause de ces plaies, il s’agit  d’ »une brûlure, comme une brûlure ordinaire, par eau chaude. La seule spécificité, c’est que c’est un agent chimique dont on ignore encore la nature. Sinon, ce n’est pas une maladie, ce n’est pas un virus, ce n’est pas contagieux.

L’hôpital national Donka, à Conakry, prend en charge gratuitement les pêcheurs.

La plupart estiment que des navires ont déversé des produits toxiques en haute mer, notamment dans les zones de Boffa, Kamsar ou Kassa, et interpellent déjà les armateurs. Des échantillons sont en cours d’analyse par des laboratoires de la capitale guinéenne, selon les autorités.

Les clients prudents et les pêcheurs condamnés à l’inactivité ne sont pas les seuls à être affectés par ce qui commence à ressembler à une crise sanitaire locale. Pour bien des familles, la pêche est la principale activité pourvoyeuse de revenus et tout le secteur commence à être déstabilisé. Le prix du rare poisson a déjà commencé à monter en flèche dans les marchés pour les amateurs qui ne prisent par le principe de précaution.

En novembre 2020, des pêcheurs sénégalais avaient été touchés par une maladie inconnue qui donnait à peu près les mêmes symptômes. L’origine de la substance chimique en cause n’a pas pu été déterminée jusque là.

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