Sémiologie du mot « génocide » entre autorités du Faso et Sissoko Embalo

Afriquinfos Editeur
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Ouagadougou (© 2023 Afriquinfos)- Le 20 avril dernier, à Karma au Burkina Faso, 147 personnes ont été tuées par des assaillants portant l’uniforme des forces armées. Le chef de l’État bissau-guinéen et actuel président en exercice de la Cédéao avait utilisé le terme de « génocide » pour qualifier le massacre. Une définition jugée « hâtive et péremptoire » par les autorités burkinabè, dont l’armée est accusée par les ressortissants de Karma d’être responsable de ces assassinats.

Passe d’armes entre Ouagadougou et Bissau suite á la sortie du président Bissau-Guinéen, Umaro Sissoko Embalo. Ce dernier n’a pas hésité à qualifier de ‘’génocide’’ cette tuerie de masse. Un gros écart de langage selon les autorités de transition. Les autorités burkinabè estiment qu’une « qualification aussi grave doit se faire sous l’éclairage d’une enquête » déjà ouverte par le Tribunal de grande instance de la ville voisine de Ouahigouya. Elles pointent notamment l’interférence du président en exercice de la Cédéao avec la justice du pays.

Dans un communiqué, le gouvernement de la transition du Burkina Faso rassure la Commission,

la Communauté internationale et ses partenaires que les Autorités de la Transition demeurent disponibles pour tous besoins d’information et d’éclairage sur le drame de Karma et réitère sa ferme volonté de faire toute la lumière sur ce drame et tout autre cas de violations graves des Droits humains commises sur le territoire burkinabè.

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Ce recadrage de Ouagadougou a reçu le soutien des autorités de transition au Mali. Dans un communiqué, Bamako s’est dit peiner ‘’par le commentaire inopportun de S.E. Umaro Sissoco EMBALO, Président de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a qualifié, sans aucune preuve, cet incident de Génocide, avant d’imposer certainement sa volonté à la commission de la CEDEAO qui a malheureusement, repris, l’état d’âme de S.E. Umaro Sissoco EMBALO dans son communiqué du 20 Avril 2023’’.

Transition appelle à la retenue et à la prudence le Président de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, en lui signifiant que la recherche des présumés auteurs d’infractions relève exclusivement de la compétence des autorités souveraines du Burkina Faso, qui ne ménagent aucun effort pour lutter contre le terrorisme ’’ poursuit la note qui déplore la réaction du président bissau-guinéen ‘’qui est loin de renforcer la cohésion nationale au Burkina Faso et constitue une ingérence grave dans les affaires intérieures du Burkina Faso.’’

‘’Le Gouvernement de la Transition appelle à la retenue et à la prudence le Président de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, en lui signifiant que la recherche des présumés auteurs d’infractions relève exclusivement de la compétence des autorités souveraines du Burkina Faso, qui ne ménagent aucun effort pour lutter contre le terrorisme ’’ poursuit la note qui déplore la réaction du président bissau-guinéen ‘’qui est loin de renforcer la cohésion nationale au Burkina Faso et constitue une ingérence grave dans les affaires intérieures du Burkina Faso.’’

Boniface T.