Présence de Wagner au Faso: Ouaga et Accra à l’heure de l’apaisement…

Afriquinfos Editeur
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Ouagadougou (© 2022 Afriquinfos)- Sans surprise, les propos du président Nana Akufo-Addo, affirmant le 14 décembre 2022, en marge du sommet Afrique-Etats-Unis, que les paramilitaires russes du groupe Wagner étaient présents chez son voisin le Burkina Faso, n’ont pas laissé indifférent Ouagadougou.

L’ambassadeur du Ghana au Burkina Faso Boniface Gambila Adagbila a été convoqué à une « audience urgente » dans la matinée de ce vendredi 16 décembre 2022, au ministère des Affaires étrangères, suite aux propos du président ghanéen Nana Akufo-Addo qui a assuré que le Burkina Faso a passé un accord avec le groupe russe de sécurité privée Wagner, a rapporté l’Agence d’informations du Burkina (Aib).

D’après la même note, Ouagadougou a également rappelé son diplomate à Accra, le Général Pingrenoma Zagré pour « consultation ».

Mais à l’issue de leur entretien le diplomate ghanéen et les ministres burkinabés ont affiché une volonté d’apaisement.entre Ouagadougou et Accra, après les propos du président ghanéen

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Après la friction, la tension  est retombée un peu entre le Ghana et le Burkina Faso. C’est du moins ce qui ressort du communiqué du ministère burkinabé des Affaires étrangères.

Si la désapprobation du gouvernement burkinabé a bien été exprimée après les déclarations du chef de l’Etat du Ghana sur « les supposés liens du Burkina Faso avec Wagner », l’ambassadeur du Ghana a, selon ce même communiqué, déclaré que la sortie du président ghanéen « ne visait pas à condamner le Burkina Faso », que l’intention était surtout d’attirer l’attention des partenaires et que « les propos du président ghanéen étaient au conditionnel ».

Les propos du président Nana Akufo-Addo étaient certes au conditionnel : « je crois qu’une mine a été attribuée » aux paramilitaires russes, mais il a pourtant bien affirmé que « le Burkina Faso a conclu un accord pour employer les forces Wagner ».

Toutefois, l’heure est à l’accalmie. Le ministre burkinabé des Affaires étrangères rappelle « les liens historiques et de fraternité entre les deux pays » tout en jugeant que « le Ghana aurait pu entreprendre des échanges avec les autorités burkinabé sur la question sécuritaire, afin d’avoir les bonnes informations » et qu’ « il aurait été plus intéressant d’initier un dialogue entre les pays africains, participants et non participants, en prélude au sommet des États-Unis d’Amérique ».

« En ce qui concerne Wagner, notre message est bien connu, Wagner s’est distingué en Afrique par une politique de prédation, une politique de pillage, qui porte atteinte à la souveraineté des États… La milice Wagner s’est particulièrement distinguée au Mozambique, en République centrafricaine et au Mali ; cela est évidemment connu des autorités burkinabè », a indiqué la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre.

La possibilité de renforcer la coopération avec la Russie pour aider le Burkina Faso en proie à des attaques terroristes anime depuis plusieurs mois les débats. Mais jusque-là, il n’y a aucune information officielle concernant un accord entre le groupe privé Wagner et le Burkina Faso, même si le Premier ministre Apollinaire Kyelem a récemment séjourné en Russie.

Vignikpo Akpéné