OP 15: La ‘Déclaration d’Abidjan’ veut produire des actes concrets en Afrique contre la désertification

Afriquinfos Editeur
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Abidjan (© 2022 Afriquinfos)- La COP15 contre la déforestation s’est ouvert le 9 mai 2022 à Abidjan, en présence de plusieurs chefs d’Etats. L’un des principaux objectifs de cette rencontre est de trouver des actions concrètes pour faire face à la dégradation rapide des terres et ses conséquences néfastes pour la biodiversité et les populations.

« La dégradation des sols affecte 52% des terres agricoles et menace 2,6 milliards de personnes. 12 millions d’hectares de terres arables sont perdus. », a alerté le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara à l’ouverture de la COP15.

En réponse aux défis de la sécheresse et de la restauration des terres, M. Ouattara a annoncé que la Côte d’Ivoire a élaboré un important programme, dénommé « L’Initiative d’Abidjan » ou « Abidjan Legacy Program », dont la vocation est d’intégrer dans ses stratégies de développement les approches de gestion durable des sols et de restauration de nos écosystèmes forestiers fortement dégradés.

Le président de la commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a souligné, pour sa part, que l’UA a pris des initiatives telles que la mise en place du projet “la grande muraille verte du Sahel et du Sahara”, afin de restaurer les terres, créer les richesses et renforcer la coexistence pacifique entre pasteurs et agriculteurs.

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Il préconise d’aller à la reconquête de « notre espace par des initiatives », afin de redonner vie aux immenses espaces dégradés dans le continent.

Le continent africain est particulièrement touché par la désertification, notamment dans sa bande sahélienne. La question de la Grande Muraille verte, projet pharaonique qui vise à restaurer 100 millions d’hectares de terres arides en Afrique d’ici à 2030 sur une bande de 8 000 kilomètres allant du Sénégal à Djibouti, devrait notamment être abordée au cours des travaux qui s’achèveront le 20 mai.

Les famines, les malnutritions, les déplacements de populations. Elle engendre des tensions sociales et communautaires produisant de l’anomie sociale », a souligné pour sa part Mohamed Bazoum. Le président nigérien a rappelé que son pays, dont 80% de la population vit de l’agriculture, est touché par cette dégradation avec des rendements qui baissent d’année en année.

Il demande qu’on l’aide à planter 500 millions d’arbres par an dans le cadre de la Grande Muraille verte, ce projet de lutte contre la désertification entre l’ouest et l’est de l’Afrique.

Les participants à la COP15 qui se tient jusqu’au 20 mai, tenteront ainsi de proposer des mesures concrètes pour lutter contre la dégradation des sols dans les dix prochaines années.

Le thème de cet événement, « Terres. Vie. Patrimoine. D’un monde précaire vers un avenir prospère », est « un appel à l’action pour faire en sorte que la terre, qui est notre source de vie sur cette planète, continue de profiter aux générations présentes et futures », souligne le CNULCD dans un communiqué.

Parmi les chefs d’États africains présents, le Togolais Faure Gnassingbé, le Libérien George Weah, le Nigérien Mohamed Bazoum ou encore le Nigérian Muhammadu Buhari, entouraient le président Alassane Ouattara.

Vignikpo Akpéné