Mali/Rapatriement de sans-papiers: Ibrahim Boubacar Kéita tente d’apaiser la polémique

Bamako (© Afriquinfos 2017) – Un controversé accord sur le rapatriement des ressortissants maliens en situation irrégulière en Europe suscite un tollé général. Depuis  que le Mali  a refusé l’entrée sur son sol  le 28 décembre dernier à  deux de ses ressortissants munis des «laissez-passer européens», un imbroglio règne autour des tenants et des aboutissants de cet accord.

 

Pendant que les deux parties se renvoient la responsabilité, des manifestations se poursuivent au Mali et en France. Et c’est dans cette ambiance de tension que le Président malien a décidé d’appeler à la retenue.

«Vous contribuez grandement aux efforts de développement de notre pays (…) J’ai entendu votre message! J’ai pris la mesure de vos frustrations, j’en tirerais très bientôt toutes les conséquences», a adressé Ibrahim Boubacar Kéita aux Maliens de l’extérieur. Cet appel au calme ne va pas pour autant apaiser les cœurs. Car, le dérapage occasionné par une mauvaise communication continue d’entraîner des dégâts collatéraux. La confusion est partie d’un tweet.

A la suite d’un séjour au Mali, Bert Koenders, ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, a  tweeté avoir signé au nom de l’Union européenne, un accord de réadmission des  sans-papiers maliens en Europe. Aussitôt publiée, l’information a été démentie par les autorités maliennes. Elles ont qualifié le message de Bert Koenders de «mensonge et de manipulation».

Mais la polémique s’est déjà enflée et a pris une ampleur de l’autre côté de l’Atlantique. Le Consulat du Mali à Paris a même été investi par des Maliens dont les membres du collectif «Mains propres».

Dans la foulée de ces manifestations, le consul général a  été officiellement limogé. Mais selon des sources, des ministres aussi pourraient être virés du Gouvernement pour n’avoir pas pu user de tact dans la gestion de cet accord qui a été envenimé par  la réadmission des sans-papiers maliens. Probablement, cela a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

«A partir du moment où il y a un démenti officiel, nous nous en tenons là. On ne rentre plus dans ce débat-là. Ce qu’il y a maintenant, c’est que, signé ou pas signé, nous ne sommes pas d’accord avec cet accord en tant que tel. Nous disons à nos dirigeants: venez vers nous, mettons-nous autour de la table, essayons de proposer quelque chose à l’Europe, et proposons leur une autre vision», propose Tapa Konté, le Porte-parole du collectif «Mains propres».

 Anani   GALLEY

 

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