L’UE, la CEDEAO et l’ONU appellent à une résolution consensuelle de la crise malienne

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture
Manifestation du 19 juin au Mali
Le président malien Ibrahim Boubacar Keita, le 1er mars 2019 à Ouagadougou, au Burkina.

Bamako (© 2020 Afriquinfos)- Bamako, la capitale du Mali est en proie de violences depuis vendredi. Préoccupés par la situation, les représentants de l’Union africaine, de la CEDEAO (Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest), de l’ONU et de l’UE au Mali ont exprimé leur inquiétude et appelé tout le monde à la retenue devant les troubles. Ils ont également réclamé la libération par le pouvoir des chefs de file de la contestation arrêtés.

Dans une note commune publiée dans la nuit de dimanche à lundi, les représentants au Mali des quatre organisations se disent «très préoccupés» et «condamnent avec vigueur toute forme de violence comme moyen de règlement de crise». «Ils condamnent» aussi le recours à la force létale par les forces de sécurité, «et invitent toutes les parties prenantes à la retenue et leur demandent de toujours privilégier le dialogue».

11 morts et 124 blessés depuis vendredi

Selon un responsable des urgences d’un grand hôpital de Bamako,  les violences ont fait au moins 11 morts et 124 blessés.

- Advertisement -

Les quatre organisations notent que l’arrestation de chefs de file de la contestation fait obstacle à ce dialogue pourtant demandé par le président Ibrahim Boubacar Keïta. Elles se disent «persuadés» que les conclusions d’une récente mission de bons offices de la Cédéao «posent les bases d’une solution appropriée».

Une mission qui avait évoqué non seulement la «nécessité» de mettre en place un «gouvernement consensuel d’union nationale», mais qui prônait également l’organisation de législatives partielles dans des circonscriptions dont la Cour constitutionnelle a invalidé les résultats après les élections de mars-avril. Cette invalidation passe pour un élément déclencheur primordial de l’escalade.

L’appel au calme de Dicko

Prenant la parole lors de l’inhumation de manifestants tués lors des heurts des deux jours précédents, plus tôt dans la journée, dimanche, l’Imam Mahmoud Dicko, considéré comme le véritable leader du  Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), a lancé un appel au calme à ses partisans.

« Ne provoquez personne. Ne vous attaquez à personne. Je parlerai cet après-midi et cela sera diffusé à la télévision. Avant cela, ne mettez pas le feu aux stations essence ni à (cet) arrondissement. Du calme, s’il-vous-plaît ! Du calme ! », avait-il déjà déclaré dans une vidéo tournée dans la mosquée où il prêche, épicentre des affrontements, diffusée dans la matinée de dimanche.

La situation alarme les alliés et les voisins du Mali, inquiets d’un élément déstabilisateur de plus dans un pays confronté au djihadisme et à une série de défis majeurs, dans une région elle-même tourmentée.

V. A.