Jack Ma en mode séduction à Lomé

Afriquinfos Editeur
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Lomé (© 2019 Afriquinfos)- Le milliardaire et fondateur du géant chinois du commerce électronique Alibaba Jack Ma était au Togo ce jeudi sur invitation du président Faure Gnassingbé qui souhaitait que son hôte stimule l’esprit d’entrepreneuriat chez les jeunes en Afrique.

A cette occasion, a eu lieu un échange d’une heure jeudi entre le milliardaire et 21 jeunes africains venant du Sénégal, du Gabon, du Cameroun, du Bénin, de Madagascar, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Maroc.

L’objectif de M. Ma à travers cette rencontre était de partager ses expériences avec les jeunes entrepreneurs sur le continent.

Les échanges ont abordé plusieurs thèmes, dont le contexte de la création d’entreprise, comment surmonter les difficultés, la persévérance, l’ouverture aux investissements en capital-risque, le développement d’une entreprise, le choix du nom de ladite entreprise, la valeur de la clientèle, etc.

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« Quand j’ai commencé à créer Alibaba, en 1999, il y a vingt ans, les choses n’étaient pas faciles et la Chine était à l’époque comme l’Afrique d’aujourd’hui », a-t-il dit. « Nous avons fait des erreurs, rencontré des difficultés et les avons surmontées pour enfin réussir », a-t-il souligné, rappelant qu’il n’était pas issu d’une famille riche, qu’il avait été professeur d’anglais et qu’il ne s’était appuyé sur aucune relation solide, sans même impliquer des amis ou des membres de sa famille.

« Quand je viens en Afrique, je vois que tout est similaire à ce qu’était la Chine il y a vingt ans. Maintenant, les gens croient en l’internet et ont un téléphone portable », a dit M. Ma qui s’est retiré d’Alibaba dont il est toutefois resté un important actionnaire.

Pour lui, « le commerce électronique est un modèle pour le développement de l’Afrique ». Ce contient a un grand potentiel et son développement devrait se focaliser sur l’entrepreneuriat, l’e-gouvernement, les infrastructures associées à une connexion à internet et l’éducation.

« N’essayez pas d’être Jack Ma, mais faites l’effort d’apprendre de Jack Ma, sa vision des choses, comment il a surmonté les difficultés », a-t-il dit aux jeunes entrepreneurs en insistant : « C’est impossible pour vous d’être Jack Ma en deux ans, mais c’est possible pour vous d’être Jack Ma au Togo dans dix ans ».

« C’est un beau partage, parce qu’on a partagé les mêmes réalités à des stades différents », a commenté l’entrepreneur sénégalais Bamba Lo, PDG de Paps, une start-up dans le transport et la logistique très active dans la livraison des colis au Sénégal. « Voir quelqu’un comme Jack Ma traduit un peu ce que cela peut représenter au long terme de réussir une entreprise dans un pays émergent », a-t-il ajouté.

Edeh Dona Etchri, un jeune entrepreneur togolais, auteur d’innovations dans le secteur agricole avec sa plateforme E-Agribusiness, s’est félicité de cette rencontre. « Je me sens plus fort. Il ressort des discussions qu’il ne faut jamais abandonner », a dit ce pionnier de l’intégration du drone dans le secteur agricole au Togo.

Un autre entrepreneur togolais, Lino Koffi Chauzi, cofondateur de Caliendi Liqueur, a dit être sorti d’une « belle rencontre, d’un moment agréable » où il a entendu « plein de très bonnes expériences ».

Xavier-Gilles CARDOZZO