Hypocrisie et indécence, principales réponses de Paris à Bamako au sujet des accusations de C. Maïga

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Paris (© 2021 Afriquinfos) Alors qu’il a été reçu triomphalement par ses concitoyens dans l’après-midi du mardi 28 septembre à sa descente d’avion en provenance de New-York, les déclarations du Premier Ministre malien Choguel Maïga continue de susciter de vives réactions.

Paris dément formellement les accusations « d’abandon en plein vol » du Mali proférées par Choguel Maïga alors qu’il était à la tribune de l’ONU. Le Ministère français des affaires étrangères ou encore la Ministre Française des Armées, n’y sont pas allés du dos de la cuillère pour fustiger les propos de l’officiel malien. Si pour Choguel Maïga, l’équation est toute simple, face au retrait de Barkhane, son pays à l’obligation de rechercher d’autres solutions pour sécuriser son territoire, pour le Quai d’Orsay, les paramètres sont tout autres. « La transformation de notre dispositif militaire au Sahel ne constitue ni un départ du Mali, ni une décision unilatérale, et il est faux d’affirmer le contraire », a déclaré la porte-parole du Ministère français des affaires étrangères.

Cette position du Quai d’Orsay trouve écho chez son homologue en charge des Armées. « Quand on a 5 000 soldats et qu’on se désengage de trois emprises, et qu’on a l’intention d’en laisser encore plusieurs milliers, ce n’est pas l’attitude normale d’un pays qui a l’intention de s’en aller » a réagi Florence Parly. Visiblement très agacée par la sortie de Choguel Maïga, la Ministre française des Armées a poursuivi : « C’est beaucoup d’hypocrisie, c’est beaucoup de mauvaise foi, beaucoup d’indécence, surtout parce que ces propos ont été tenus le samedi 25 septembre. Or, le vendredi 24 septembre, un 52e militaire français a donné sa vie pour combattre le terrorisme au Sahel » a déploré Florence Parly. Selon cette dernière, les échanges sont continus entre Paris et Bamako pour la réorganisation de Barkhane : « « Un dialogue extrêmement étroit, nourri, régulier existe entre les autorités françaises et les autorités maliennes. Donc, les plans sont partagés évidemment avec le gouvernement malien d’une part. D’autre part, nous n’abandonnons en aucun cas le Mali puisque à terminaison, le président de la République l’avait dit, entre 2500 et 3000 soldats français resteront impliqués au Sahel », a déclaré mardi le porte-parole du ministère des Armées.

Des parlementaires français ont également réagi aux propos du Premier Ministre malien.  Thomas Gassiloud, membre de La République en marche s’est dit surpris par de telles déclarations : « il est assez incohérent de reprocher à la France sa présence et à la fois, lui reprocher la réorganisation de son dispositif », a déclaré le député français.

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Face au tollé suscité par les propos du Premier Ministre Choguel Maïga, les autorités maliennes continuent de soutenir que les discussions avec d’autres partenaires sont en cours et qu’au moment de l’officialisation de ces accords, ceux-ci seront connus. A aucun moment, elles n’évoquent le Groupe Wagner.

Boniface T.