Dr Ngozi Okonjo-Iweala en passe de prendre la direction de l’OMC 

Afriquinfos Editeur
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Séoul (© 2021 Afriquinfos) –La Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala est désormais seule en lice pour devenir la prochaine Directrice générale de l’OMC (Organisation mondiale du commerce). La ministre sud-coréenne du Commerce Yoo Myung-hee a renoncé vendredi dernier à briguer la tête de l’organisation, selon une annonce faite par Séoul.

La ministre sud-coréenne du Commerce Yoo Myung-hee a en effet renoncé à briguer la Direction de l’OMC, laissant le champ libre à Ngozi Okonjo-Iweala pour prendre la tête de l’institution. En plus d’être la première femme à la tête de l’OMC, elle sera en outre la première dirigeante originaire d’Afrique.

Mme Myung-hee a consulté les Etats-Unis qui étaient son principal soutien, et d’autres capitales et « décidé de renoncer à sa candidature », a précisé le ministère sud-coréen du Commerce dans un communiqué.

Deux fois ministre des Finances et cheffe de la diplomatie du Nigeria, Okonjo-Iweala 66 ans, a commencé sa carrière à la Banque mondiale en 1982, où elle a travaillé pendant 25 ans. En 2012, elle échoue à devenir la présidente de cette institution financière, face à l’Américano-coréen Jim Yong Kim.

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«Je crois qu’elle a fait du bon boulot, que ce soit au Nigeria ou dans les autres pays où elle a travaillé», déclare à l’AFP Idayat Hassan, directrice du Centre for Democracy and Development, basé à Abuja.

«Elle n’est pas juste aimée au Nigeria, elle est adorée, c’est un symbole (…) pour les femmes», ajoute Mme Hassan.

Challenge serré

La candidature de l’ex ministre nigériane des Finances a pris du plomb dans l’aile après la décision des Américains de supporter l’autre finaliste Yoo Myung-hee.

Le processus de désignation d’un successeur au Brésilien Roberto Azevedo, parti un an avant la fin de son mandat pour raisons familiales, est dans une impasse depuis l’automne.

Le Comité chargé de la succession avait annoncé le 28 octobre 2020 que la candidate la mieux placée pour faire l’objet d’un consensus était la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala. Mais les Etats-Unis, sous la présidence de Donald Trump, lui ont barré la route, soutenant Mme Myung-hee, première femme à avoir été ministre du Commerce dans son pays.

La décision de Séoul, un allié très proche des Etats-Unis, est annoncée deux semaines après l’investiture du nouveau président américain Joe Biden.

Malgré le soutien des présidents des trois principaux organes de l’Organisation Mondiale du Commerce, la Nigériane ne fait pas l’unanimité auprès des 27 délégations, appelées à la départager pour le poste avec la Sud-coréenne.

« Une délégation ne souhaite pas soutenir la candidature du Dr Ngozi et lui préfère celle de la ministre sud-coréenne Myung-hee. Cette délégation est celle des États-Unis d’Amérique », annonçait récemment, le porte-parole de l’OMC, Keith Rockwell.

Si les statuts de l’OMC ne prévoient pas de rotation géographique pour poste de Directeur général, des voix se sont élevées pour dire que c’est au tour d’un Africain ou d’une Africaine d’occuper le poste. Depuis sa création en 1995, l’OMC a été dirigée par six hommes: trois Européens, un Néo-zélandais, un Thaïlandais et un Brésilien.

Innocente Nice.