Diplomatie : vers une brouille entre le Togo et la Gambie ?

Afriquinfos
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Diplomatie : vers une brouille entre le Togo et la Gambie ?

Banjul (© Afriquinfos 2017)- Dans un entretien accordé lundi à Reuters, le ministre des Affaires étrangères de Gambie, Ousainou Darboe, réclamait la démission immédiate du président Togolais Faure Gnassingbé.

Devant de tels propos, le chef de la diplomatie togolaise, Robert Dussey,  n’a pas hésité de répondre  de manière très ferme à son collègue gambien.

Il dit avoir découvert avec ‘indignation’ les propos d’Ousainou Darboe qu’il juge ‘irresponsables’.

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Le communiqué rédigé par ses services souligne que le Président Faure Gnassingbé ‘est régulièrement élu, dans le respect des dispositions de la constitution au cours d’élections reconnues transparentes, équitables et acceptables par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’ensemble de la communauté internationale’.

Des propos démentis par Ousainou Darboe

Dans une annonce postée sur son compte Twitter, la diplomatie gambienne a souligné qu’elle n’avait jamais appelé le président togolais Faure Gnassingbé à la démission. Une version contradictoire à celle relayée lundi par Reuters. Rappel.

“Je pense que l’Union africaine et la CEDEAO devraient s’engager sur le dossier du Togo et persuader le président de démissionner”, écrivait une dépêche de Reuters publié ce lundi et citant le ministre gambien des Affaires étrangères Ousainou Darboe.

Plus tard dans la journée, l’article a été actualisé avec des propos plus précis du ministre gambien qui y déclare que « la décision du président togolais de rester au pouvoir était la seule et souveraine décision du peuple togolais ».

Cette vive réaction du Togo a-t-elle réussi à refroidir les ardeurs de la diplomatie gambienne ? Tout porte à le croire. Le ministère des Affaires étrangères de la Gambie a publié sur son compte Twitter un démenti des affirmations portées par Reuters. Le ministère annonce même avoir publié un autre article pour clarifier les choses. Quant au ministre Darboe, il n’a toujours pas réagi personnellement à la polémique.

Le Togo reste embourbé dans une crise politique mettant aux prises le président Faure Gnassingbé et l’opposition à laquelle s’est alliée la société civile. Les opposants au régime de Lomé exigent une limitation non-rétroactive du nombre de mandats présidentiels, ainsi que la démission du président Faure Gnassingbé, à la tête du Togo depuis 2005, prenant la succession de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 38 ans.

La crise a déjà plus d’une dizaine de morts et des centaines de blessés en moins de trois mois.

I.a