Crise au Togo : les conditions se réunissent pour la tenue d’un dialogue (Gilbert Bawara)

Afriquinfos
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Lomé (© Afriquinfos 2017)- Au Togo, après plus de trois mois de manifestations contre le pouvoir du président Faure Gnassingbé, les “conditions sont réunies” pour entamer le dialogue entre le gouvernement et l’opposition du pays, a affirmé jeudi soir l’exécutif togolais.

“Aujourd’hui, toutes les conditions sont réunies pour permettre le démarrage du dialogue”, selon une déclaration du gouvernement, lue lors d’une conférence de presse animée par quatre ministres.

Composé de 14 partis d’opposition, un collectif organise des marches quasi hebdomadaires qui rassemblent des milliers, voire des dizaines de milliers de manifestants depuis début septembre, demandant la démission du président Faure Gnassingbé, à la tête du Togo depuis 2005.

Quand aura lieu le dialogue ? pour l’heure aucune date n’a été annoncée pour le démarrage des discussions, dans l’attente d’une consultation avec les principaux partis politiques, a fait savoir le ministre de la fonction publique Gilbert Bawara.

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“Les représentants des principaux partis politiques seront conviés à des consultations, afin de recueillir leurs avis et suggestions concernant les modalités des discussions. Ces consultations vont nous permettre de préparer ensemble ce dialogue”, a-t-il indiqué.

“Commençons petit à petit les discussions, les sujets de crispation seront surmontés. Tous les sujets seront débattus”, a ajouté M. Bawara.

“La confiance et la décrispation ne pourront que s’affermir lorsque les acteurs politiques se retrouveront autour d’une table pour débattre des véritables projets et programmes politiques et aussi rechercher des solutions communes et viables au bon fonctionnement de notre démocratie”, selon la déclaration du gouvernement.

Le pouvoir a estimé avoir pris les “mesures d’apaisement et de décrispation, afin de créer une atmosphère de confiance et de sérénité”.

De nouvelles marches prévues pour le 13, 14, et 16

L’opposition réclame des “mesures d’apaisement” en amont des négociations: libération des personnes détenues, levée de “l’Etat de siège” et de l’interdiction de manifester dans les villes.

Pour se faire, elle a appelé à de nouvelles manifestations les 13, 14 et 16 décembre à Lomé et dans plusieurs villes du pays.

De son côté, le gouvernement a promis d’organiser un référendum pour faire adopter une réforme prévoyant notamment une limitation des mandats présidentiels, mais la mesure n’est pas rétroactive, permettant à M. Gnassingbé de se présenter aux scrutins de 2020 et de 2025.

Pour rappel, le président Faure Gnassingbé a succédé à son père, le général Gnassingbé  Eyadéma, qui a dirigé sans partage le pays pendant 38 ans.

AFP