Cameroun: procès le 17 décembre de trois militaires pour les meurtres de civils

Afriquinfos
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Le procès de trois militaires poursuivis pour les meurtres de 13 civils – dont 10 enfants – lors d’une opération dans un village du nord-ouest séparatiste anglophone du Cameroun mi-février, s’ouvrira le 17 décembre, a annoncé mercredi à l’AFP le porte-parole de l’armée camerounaise. 

Les autorités camerounaises ont admis mi-avril que dix enfants et trois femmes avaient été tués le 14 février par des militaires épaulés par une milice de l’ethnie peule dans le quartier de Ngarbuh du village de Ntumbaw, dans la région du Nord-Ouest. Pour l’ONU, au moins 23 civils, dont quinze enfants (neuf de moins de 5 ans) et deux femmes enceintes, avaient été tués.

Les autorités de Yaoundé ont nié pendant deux mois toute responsabilité de son armée lors de cette opération, avant d’ouvrir une enquête sous la pression internationale.

« Trois militaires sont renvoyés devant le tribunal militaire de Yaoundé pour meurtre, incendie et destruction, violence sur une femme enceinte et violation de consignes« , a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée, le colonel Cyrille Atonfack, en ajoutant que le procès débuterait le 17 décembre

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Les soldats et un groupe d’autodéfense ont « donné l’assaut » contre une base de rebelles séparatistes et, « après des échanges de tirs au cours desquels cinq terroristes ont été abattus« , ils ont « découvert que trois femmes et dix enfants avaient péri du fait de leur action« , avait finalement admis en avril la présidence camerounaise.

Pendant deux mois, Yaoundé avait nié et affirmé que la mort de civils était la conséquence d’un « malheureux accident« : l’explosion de conteneurs de carburant consécutive à des échanges de tirs entre soldats et séparatistes.

« Nous nous félicitons de l’ouverture de ce procès, considérant que nous sommes passés d’un déni pur et simple à une enquête, à une déclaration présidentielle et maintenant à un procès« , a réagi mercredi à l’AFP Ilaria Allegrozzi, chercheuse de l’ONG Human Rights Watch pour le Cameroun, qui estime toutefois que certains responsables du massacre, notamment les « individus haut placés dans la chaîne de commandement« , devraient aussi être poursuivis.

Les violences dans les deux régions anglophones Nord-Ouest et Sud-Ouest, où s’affrontent depuis trois ans des groupes rebelles séparatistes et les forces de sécurité, ont fait plus de 3.000 morts et 700.000 déplacés.