‘Koudanlgou 4 renforcée’ pour davantage d’actions concertées entre militaires ouest-africains?

Afriquinfos Editeur
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Cotonou (© 2022 Afriquinfos)- Si depuis de nombreuses années le Sahel symbolise le terrain par excellence où le terrorisme islamiste s’est durablement implanté, la menace de l’incursion des terroristes s’étend à coup de vitesse dans le Golfe de Guinée, et met en alerte maximale les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest.

Au Bénin, l’opération multinationale intitulée “Koudanlgou 4 renforcé’’ devrait démarrer avant la fin de l’année 2022 pour contrer les actions des terroristes et éviter que les zones frontalières deviennent des sanctuaires fortifiées pour les assaillants.

Cette initiative devrait permettre au pays de faire face à la recrudescence des attaques des positions de son armée et des unités de police dans les zones frontalières avec les pays du Sahel, et renforcer la sécurité des populations et le contrôle du territoire national. En huit mois depuis le 1er décembre 2021, le Bénin a enregistré 6 attaques meurtrières et des pertes en vie humaines. La réponse militaire  a permis la sauvegarde du territoire jusqu’à la hauteur de la zone frontière du Bénin et du Burkina Faso, Koulou-Koualou.

La dernière attaque meurtrière  perpétrée au Nord-Ouest du pays contre un Commissariat de police, notamment à  Matéri dans la nuit du 25 au 26 juin 2022 a causé le décès de deux policiers. La riposte à cette incursion a permis de neutraliser deux assaillants selon l’Etat-major de l’armée béninoise. Depuis les premières attaques en décembre 2021, le dispositif sécuritaire a été renforcé. Un millier de personnels militaires a été déployé le long de la frontière avec le Togo, dans la localité dénommée Tenpaga, jusqu’à la frontière avec le Nigéria du côté de Ségbana et Kalalé.

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De nombreux observateurs s’inquiètent d’une éventuelle jonction des  nébuleuses terroristes en Afrique de l’ouest, en Afrique Centrale et en Afrique Orientale. Des experts préconisent la mutualisation des moyens,  le renforcement  des initiatives sécuritaires régionales telles que l’initiative d’Accra, la Force multinationale Mixte afin de contenir ce fléau dans les différentes régions du continent africain.

«Koundalgou», une résultante de l’initiative d’Accra

Pour faire réellement face à ce fléau, quatre pays, le Bénin, le Burkina Faso, le Ghana et le Togo, ont signé en septembre 2017, l’Initiative d’Accra qui a permis de mettre sur pied une opération militaire conjointe baptisée «Koundalgou».

Son objectif est de renforcer la coopération en matière de sécurité et de partage de renseignements entre les pays signataires. L’opération «Koundalgou», dont la quatrième phase s’est déroulée du 21 au 27 novembre 2021 avec plus de 5.720 soldats, a permis l’arrestation de 300 suspects et la saisie d’importants stocks d’armes et de munitions.

À la suite des menaces terroristes incessantes sur les pays côtiers, «l’opération Koundalgou renforcée» s’est élargie aux autres pays de la sous-région, notamment le Mali, le Niger et la Côte d’Ivoire.

À Cotonou, le 13 avril 2022, une nouvelle opération conjointe d’envergure d’une durée de douze mois a été validée par les ministres de l’Intérieur des pays membres. Sept pays devraient y participer et la date du début de cette opération est tenue secrète. Les zones frontalières seront les principaux champs concernés. «Le terrorisme ne peut plus être vu comme un problème du Mali, du Niger ou du Burkina Faso. Cela devient un problème de la sous-région, et donc de la Cedeao», avait, à ce sujet, déclaré le président togolais, Faure Gnassingbé, lors de sa visite le 16 avril dernier en Côte d’Ivoire.

Vignikpo Akpéné