Affaire d’« enlèvement d’enfant » : Rokia Traoré se veut plus que jamais résiliente

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture
rokia traore

Paris (© 2020 Afriquinfos) La chanteuse malienne Rokia Traoré arrêtée en France le 10 mars puis libérée le 25 mars dernier et placée sous contrôle judiciaire dans une « affaire d’enlèvement d’enfant », a accordé un entretien exclusif à nos confrères de RFI. Dans celui-ci, elle revient sur les circonstances de son arrestation, sa grève de la faim mais surtout sa détermination à aller au bout de son combat pour obtenir la garde de son enfant.

La célèbre chanteuse et guitariste malienne avait été arrêté le 10 mars à sa descente d’avion à Paris. Un mandat d’arrêt émis par la justice belge dans une affaire de garde d’enfant l’opposant à son ex-conjoint de nationalité belge, aurait motivé cette interpellation. Après près de deux semaines passées en prison où elle a observé une grève de la faim, Rokia Troaré est libérée sous contrôle judiciaire dans l’attente de sa remise aux autorités belges. Questionnée par nos confrères de RFI, l’artiste dit vivre cette situation avec « un grand sentiment d’injustice ». Elle évoque le choc ressenti par son de son passage en prison et  les menottes qui lui ont été passées comme une vulgaire criminelle : « d’une minute à l’autre, on bascule dans un autre monde, pour quelqu’un qui n’a jamais connu ça, c’est d’une violence indescriptible ».

Rokia Traoré : la justice belge fait preuve de racisme

Pour Rokia Traoré, il ne fait aucun doute que qu’autant la justice belge a fait preuve de racisme et d’impartialité dans le traitement de l’affaire, la justice française s’est en rendu complice en appliquant le mandat d’arrêt européen à son encontre alors qu’elle n’était ni en fuite ni une terroriste.  « Malgré le fait que j’habite au Mali, j’ai toujours répondu à la justice belge », avait-t-elle déclaré, expliquant être venue en Europe « entre autres » pour se rendre à une audience qui devait se tenir dans le cadre de son appel. La chanteuse avait interjeté en appel la décision de la justice de confier la garde exclusive de sa fille de 5 ans à son père de nationalité belge. Une autre illustration du racisme selon elle : « la justice belge n’a pas été équitable, n’a pas été impartiale. Elle n’a toujours vu que l’Africaine qui vit en Afrique, donc coûte que coûte, cet enfant, on devait le ramener en Belgique, c’est cela le racisme… dans ce genre de dossiers, tout ce que dit le conjoint européen est pris pour argent comptant », déplore-t-elle.

La chanteuse nommée en 2016, Ambassadrice de bonne volonté par le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), n’en demeure pas moins déterminée : «là où on en est je n’au plus aucune confiance, mais il y  a un instinct qui fait qu’on se bat, qu’on utilise ce qu’on peut, pour que la vérité soit connue. J’userais de cet instinct et  je m’accrocherais à cela jusqu’au bout », a-t-elle déclaré.

- Advertisement -

Boniface T.