Arrivée de Wagner au Mali: La part de vérité officielle des actuelles autorités maliennes 

Bamako (© 2021 Afriquinfos)Les autorités maliennes ont réagi à la levée de bouclier de la communauté internationale sur le rapprochement entre Bamako et la sulfureuse agence paramilitaire privée, Wagner. Le Ministère des Affaires étrangères qui a publié un communiqué à cet effet, dénonce une campagne de dénigrement et de diabolisation des dirigeants maliens.   

Bamako a très peu apprécié une sortie du Ministre nigérien des Affaires étrangères qui s’exprimait sur la situation politique au Mali avec un ton très peu diplomatique. Dans son communiqué-réponse signé du Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le ton est tout aussi sec : «Dans la mesure où le Niger n’assume pas la présidence en exercice de la CEDEAO, le Gouvernement de la République du Mali s’interroge à quel titre son Ministre s’érige en porte-parole de l’Organisation dont les décisions et recommandations sont clairement énoncées dans le communiqué final du Sommet», peut-on y lire.

Et de poursuivre: «Le gouvernement de la République du Mali condamne fermement et rejette ces propos inacceptables, inamicaux et condescendants de la part d’un responsable d’un pays qui a toujours entretenu d’excellentes relations avec le Mali et qui dispose de canaux bilatéraux pour aborder l’ensemble des questions d’intérêt commun dans un esprit constructif». Ce courrier du gouvernement malien était aussi l’occasion pour se prononcer sur ce qu’il considère comme des «rumeurs» faisant état d’une signature avec le groupe paramilitaire russe Wagner. «S’agissant de la volonté prêtée aux Autorités maliennes d’engager des ‘mercenaires’, le Gouvernement de la République du Mali s’étonne et s’interroge sur ces allégations basées uniquement sur des rumeurs et des articles de presse commandités s’inscrivant dans le cadre d’une campagne de dénigrement de notre pays et de diabolisation de ses dirigeants», déplore-t-il.

Le Mali & Wagner

Loin de se laisser impressionner par les nombreuses déclarations et sorties de Paris, Berlin ou encore Washington qui menacent de quitter le terrain des opérations dans le Sahel, Bamako revendique sa souveraineté et indique que dans le «souci de préserver son intégrité territoriale et le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats, il ne permettra à aucun autre Etat de faire des choix à sa place et encore moins de décider quels partenaires il doit solliciter ou pas», martèlent les autorités maliennes.

Ces propos font écho à ceux du Premier Ministre Malien Choguel Maïga qui avait expliqué vendredi dernier qu’«il y a des partenaires qui ont décidé de quitter le Mali pour se replier sur d’autres pays, il y a des zones qui sont abandonnées, le gouvernement a donc réfléchi sur un plan B». Comme pour lui répondre, la Ministre française des Armées en visite à Niamey a indiqué que la «France ne s’en va pas», mais insiste sur le fait que Paris ne «va pas cohabiter avec des mercenaires».

«Mon objectif est de parvenir à clarifier la position des autorités maliennes et réitérer des messages», a ajouté Florence Parly. Les autorités maliennes ont malgré tout indiqué rester disponibles pour un dialogue franc et sincère à travers les canaux diplomatiques appropriés.

Afriquinfos

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