Après la Libye et la Centrafrique, le Groupe Wagner en passe de s’implanter durablement au Mali

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Bamako (© 2021 Afriquinfos)- La Russie via ses «instructeurs militaires» continue d’étendre ses tentacules déjà bien implantés en Centrafrique et en Libye. Cette fois-ci, c’est sur le Mali que les «Soviets» ont jeté leur dévolu avec des rumeurs d’accords entre les deux parties. De quoi susciter des inquiétudes dans plusieurs capitales européennes, notamment Paris. 

Le désormais très connu groupe paramilitaire russe Wagner dont les activités en Libye et plus récemment en Centrafrique, font couler beaucoup d’encre, aurait des vues sur le Mali. Des discussions auraient même été entamées entre les deux parties. Bamako ne s’en cache pas mais fait savoir qu’ils en sont toujours à l’étape des échanges. «Le Mali entend désormais diversifier et à moyen terme ses relations pour assurer la sécurité du pays. Nous n’avons rien signé avec Wagner, mais nous discutons avec tout le monde», a réagi sur le sujet le Ministère malien de Défense.

Tout en insistant sur le fait qu’«à ce stade, rien n’a été signé». Mais selon plusieurs sources sécuritaires occidentales, la junte militaire au pouvoir, dont des dirigeants y compris le Colonel Assimi Goïta, ont suivi des formations en Russie, envisage sérieusement de conclure un accord avec la société militaire privée russe Wagner. Il s’agira notamment du déploiement d’un millier de paramilitaires russes au Mali pour former les Forces armées (FaMa) maliennes et assurer la protection des dirigeants.

Cette perspective n’est pas de nature à réjouir du côté de Paris où on s’en inquiète. La France est fortement représentée dans le Sahel dans la lutte anti-terroriste et n’envisage aucunement de collaborer sur le terrain avec les éléments de Wagner avec qui Moscou dément tout lien, officiellement. Florence Parly, la ministre des Armées, a évoqué lesdites craintes : «Il se passe des choses inquiétantes au Mali et si cette rumeur selon laquelle les autorités maliennes devaient contractualiser avec la société Wagner se confirmait, ce serait extrêmement préoccupant et contradictoire, incohérent avec les tout ce que nous avons entrepris depuis des années et tout ce que nous comptons entreprendre en soutien des pays du Sahel», a-t-elle déclaré devant les Parlementaires français.

- Advertisement -

Cette réticence de la France envers le Groupe Wagner trouve sa source dans les nombreux rapports onusiens et d’autres organismes faisant cas des exactions et violations commises par des mercenaires russes en Libye et en Centrafrique. De plus, la présence russe est monnayée en échange de gros contrats et de clauses qui permettent aux «Experts russes» d’avoir la mainmise sur des secteurs-clés de l’économie du pays allié.

Le rapprochement entre Moscou et Bamako via le Groupe Wagner n’inquiète pas que la France et pourrait avoir de lourdes conséquences. Les Etats-Unis et les Forces européennes qui constituent la Force Takuba pourraient se désengager du second plus vaste Etat d’Afrique occidentale (derrière le Niger). Une situation qui pourrait fragiliser un peu plus la région du Sahel, et retarder la reconstruction du Mali, alors même que la France a annoncé la fin de l’opération Barkhane et une réduction de sa présence militaire au Mali.

Afriquinfos