Les négociations autour du barrage sur le Nil continuent

Afriquinfos Editeur
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Addis-Abeba (© 2020 Afriquinfos)- Lors d’un mini-sommet africain portant sur les points controversés du projet GERD (Grand barrage de la renaissance éthiopienne) mardi 21 juillet, l’Égypte a convenu avec l’Éthiopie et le Soudan de prioriser la conclusion d’un accord contraignant sur le remplissage et l’exploitation du ce barrage. C’est ce qui ressort d’un communiqué du ministère éthiopien des Affaires étrangères.

« Les trois pays ont accepté de reprendre les négociations pour parvenir à un cadre juridique qui garantisse un mécanisme permettant de régler tout litige à venir », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ahmed Hafez, dans un communiqué.

« Lors de cette réunion, les trois pays ont accepté de concentrer les négociations sur le GERD en tant que projet destiné à la production d’électricité, et non à la consommation d’eau », a détaillé la diplomatie éthiopienne.

Appelé à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique, le GERD que l’Ethiopie construit sur le Nil Bleu -qui rejoint au Soudan le Nil Blanc pour former le Nil- est une source de fortes tensions entre Addis Abeba et Le Caire depuis 2011.

Le porte-parole a observé que les trois parties fixeraient plus tard un accord complet couvrant tous les aspects de la coopération pour renforcer leurs relations de partenariat.

L’Éthiopie, qui a commencé la construction du projet GERD pour un montant de 4 milliards de dollars en 2011, compte produire grâce à cette infrastructure de l’électricité et stimuler ainsi son développement.

De son côté, l’Égypte, pays en aval du bassin du Nil qui dépend de ce fleuve pour son alimentation en eau douce, est préoccupé par le fait que le barrage envisagé pourrait affecter sa part annuelle de 55,5 milliards de mètres cubes des ressources en eau.

L’Ethiopie maintient sa position

Le Soudan a proposé mercredi dernier de confier aux Premiers ministres des 3 Etats concernés la tâche de sortir de l’impasse les difficiles négociations tripartites sur le méga-barrage construit par Addis-Abeba sur le Nil.

« Les divergences sont de nature légale, particulièrement en ce qui concerne le mécanisme de partage de l’eau. Le Soudan a proposé d’en appeler aux Premiers ministres des trois pays », a déclaré à des journalistes le ministre soudanais de l’Irrigation Yasser Abbas, après le dernier cycle de discussions virtuelles.

Aucun calendrier n’a été fixé pour une telle rencontre des Chefs de gouvernement, Addis-Abeba se cantonnant à la date butoir de juillet 2020 pour entamer le remplissage du réservoir du barrage, au grand dam de ses partenaires.

Cette mini rencontre était organisée par le président sud-africain Cyril Ramaphosa, actuel président de l’Union africaine, et réunissait le président égyptien Abdel-Fattah Al-Sissi, le Premier ministre soudanais, Abdalla Hamdok, et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, ainsi que cinq autres chefs d’État en qualité d’observateurs.

V. A.