Tournée en Afrique orientale de Wang Yi, une vision géostratégique de la Chine

Afriquinfos Editeur
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Chinese State Councilor and Foreign Minister Wang Yi is greeted by Eritrea's Foreign Minister Osman Saleh as he arrives the African country for official visit on Jan 5, 2022. (Photo by EyePress News / EyePress via AFP)

Pékin (© 2022 Afriquinfos)- Comme chaque début d’année depuis 1991, le ministre des Affaires étrangères chinois se rend en Afrique. Mais cette fois-ci, c’est dans l’est du continent que s’est rendu le diplomate. Il s’agit d’une visite hautement stratégique pour l’avenir de Pékin dans cette région.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, est en tournée en Afrique de l’Est depuis ce mardi 4 janvier 2022. Les pays concernés par cette tournée de quatre jours sont l’Érythrée, le Kenya et les Comores. Il s’agit de la première visite  chinoise diplomatique au titre de l’année 2022 sur le continent africain.

Un peu plus d’un mois après la tenue du sommet sino-africain (Focac) de Dakar (Sénégal), le chef de la diplomatie chinoise effectue une tournée dans 3 pays d’Afrique de l’Est. Ce périple vise à aider ces Etats à «vaincre la pandémie» de Covid-19, à «parvenir à une reprise économique » et à «intégrer de nouvelles mesures de coopération entre la Chine et l’Afrique».

La détérioration de la situation sécuritaire dans la Corne de l’Afrique inquiète Pékin. Et cette visite diplomatique (la première de l’année), indique la préoccupation des dirigeants chinois pour la stabilité dans cette partie du monde où la Chine a de vastes intérêts, avec des méga-projets d’infrastructures comme la ligne Monbasa-Malaba au Kenya, mais aussi des autoroutes, des centrales électriques et autres contrats signés dans le cadre du projet des «nouvelles routes de la soie».

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Certains y voient également le signe de l’accent mis sur la diplomatie maritime (l’océan Indien). Dans le cas de l’Érythrée, la sécurisation de l’accès à la mer Rouge. Une préoccupation déjà affichée lors de la construction de la première base militaire chinoise à Djibouti en 2017.

Si des conseillers de l’Armée populaire de libération sont présents en Afrique, en cas de conflit, la «voie chinoise» pour évacuer les employés de nos entreprises est «basée sur la négociation avec nos partenaires africains […], nous manquons encore d’expérience en matière de sécurité», a confié le directeur général du département Afrique du ministère chinois des Affaires étrangères, Wu Peng, en amont de cette tournée. «Nous sommes plus sur le volet financier, si les populations n’ont pas de travail, les groupes terroristes ont plus de facilité à recruter des combattants», a-t-il précisé.

S’agissant de la lutte contre la pandémie, un milliard de doses de vaccins supplémentaires contre la Covid, dont 600 millions sous forme de dons ont été promises par le président chinois lors du dernier sommet Chine-Afrique. Pékin veut contribuer à la construction d’une «grande muraille immunitaire», au «bouclier sanitaire» des pays en développement a déclaré Wang Yi.

«Nous avons une coopération en matière de coproduction de vaccin avec l’Egypte, le Maroc et l’Algérie, et nous sommes en discussions avec le Nigeria sur le sujet. Nous prenons bien sûr en compte les demandes venues d’autres pays de l’Afrique Subsaharienne, mais cela ne dépend pas que de notre volonté. Il faut aussi que les capacités industrielles de ces pays soient en mesure de construire ces unités de productions de vaccins».

Depuis 1991, le ministre chinois des Affaires étrangères entame ses visites de l’année par l’Afrique. «Ni l’évolution du paysage international ni la pandémie de COVID-19 qui fait rage ne peuvent affaiblir la volonté et la détermination de la Chine et de l’Afrique à maintenir des échanges amicaux, à améliorer la communication stratégique et à se soutenir fermement, ni ne peuvent diminuer l’attention et le soutien de la Chine à l’Afrique», a indiqué le porte-parole du ministère, Zhao Lijian.

V. A.