La Présidente tanzanienne célèbre la JIF 2023 avec les opposantes de son parti

Afriquinfos Editeur
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Dar es Salam  (© 2023 Afriquinfos)- Ce 8 mars 2023, journée internationale de la femme a été bien particulière en Tanzanie. La présidente Samia Suluhu Hassan était l’invitée d’honneur d’une fête du principal parti d’opposition, Chadema.

Les femmes de cette formation politique ont accueilli la cheffe d’État dans la ville de Moshi, chef-lieu de la province Kilimandjaro.

Pour la présidente tanzanienne « une nouvelle page s’écrit en Tanzanie », c’étaient ses premiers mots lors de son discours devant une salle conquise.

Dès son arrivée dans la ville de Moshi, Samia Suluhu Hassan a été accueillie par de chants et de danses et acclamée par des centaines de femmes, vêtues en blancs, rouges et bleus, les couleurs de l’aile féminine du parti Chadema. C’est la première fois qu’un chef d’état participe à un rassemblement de l’opposition. Ce n’est jamais arrivé dans l’histoire politique tanzanienne.

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Freeman Mbowe, le président national du parti Chadema, était présent pour l’accueillir. L’homme qu’elle a fait arrêter en 2021 pour « terrorisme » a souhaité être là pour ce moment historique. Aujourd’hui, leurs relations sont plus apaisées, notamment après la levée de l’interdiction des meetings de l’opposition en janvier. Mais la route reste encore longue, puisqu’il y a encore des divergences, notamment la réforme de la constitution, promise par Suluhu Hassan qui n’est pas encore lancé dans les faits.

En prélude à ce déplacement, Samia Suluhu Hassan, également à la tête du parti au pouvoir, le Chama cha Mapinduzi (CCM), avait déjà annoncé la couleur de sa nouvelle relation avec l’opposition, qu’elle affirme « ne pas considérer comme un ennemi ». « L’opposition contribue à mettre en évidence les défis et les lacunes du gouvernement qui nécessitent des solutions », a déclaré la présidente dimanche 5 mars.

Des propos qui vont en sens inverse de ceux de son prédécesseur, John Magufuli, qui avait promis publiquement de détruire l’opposition jusqu’en 2020. Samia Suluhu Hassan, elle, a opté pour la stratégie de la main tendue.

Ces dernières semaines, la présidente a permis à deux figures de l’opposition, Tundu Lissu et Godbless Lema, de rentrer en Tanzanie, leur assurant leur sécurité. Un geste de réconciliation salué par des observateurs, même s’ils attendent maintenant la suite, à savoir une meilleure prise en compte de l’opposition au sein du Parlement, dont la quasi-majorité est détenue par le parti au pouvoir.

C’est la première fois en 30 ans qu’un dirigeant tanzanien assiste à un rassemblement de l’opposition. Un nouveau signe d’ouverture politique.