Kenya, Malawi : des exceptions dans la réorganisation de présidentielles en Afrique

Afriquinfos Editeur
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Présidentielles en Afrique

Présidentielles en Afrique | Ce mardi 23 juin, les Malawites se sont à nouveau rendus aux urnes pour désigner leur président, un an après l’élection contestée du Président Peter Mutharika. Un scrutin historique qui rappelle celui réorganisé en 2017 au Kenya qui lui aussi été annulé par la Cour Suprême pour manque de fiabilité et de transparence.

Ce n’est pas tous les jours que des élections qui plus est, présidentielles, sont réorganisées en Afrique. Le Malawi vient de s’ajouter à ce qui était jusque-là une exception kenyane. Mardi, Peter Mutharika, président sortant,  dont la réélection a été annulée en mai 2019 par les juges de la Cour Suprême,  est à nouveau allé solliciter les voix de ses compatriotes. Il était face à Lazarus Chakwera à la tête d’une coalition de neuf partis d’opposition. Lors du scrutin de l’année  dernière, ils avaient respectivement été crédités de 38,6 %  et 35,4 % des suffrages. Ces résultats seront contestés par l’opposition qui mettra à nue des preuves de falsification des votes notamment du liquide de correction sur les feuilles.

Contre toute attente, et contrairement à ce que les élections en Afrique ont habitué les observateurs, la Cour  constitutionnelle du Malawi a ordonné la tenue d’un nouveau scrutin en mai 2019, après que les juges ont constaté de nombreuses irrégularités par rapport au bulletin de vote initial. C’est la deuxième fois qu’un tel scénario se produit en Afrique. Au Kenya, le même scénario s’était produit 2 ans plus tôt. C’était une première en Afrique.  « Nous constatons que l’élection présidentielle de 2017 n’a pas été menée conformément aux principes énoncés dans la Constitution et la loi sur les élections. Elle a été ni transparente, ni vérifiable. Concernant ce seul motif, et sur la base de l’interprétation que nous avons donnée à l’article 83 de la Loi électorale, nous n’avons eu d’autre choix que de l’annuler », avait alors indiqué la vice-présidente de la Cour suprême. Une annulation du scrutin avait été prononcée ainsi que sa réorganisation.

Ces levées de bouclier du pouvoir judiciaire face à des élections entachées d’irrégularités demeurent néanmoins rares sur le continent. Les pressions subies de toutes parts par les juges de ces hautes juridictions ne sont pas de nature à favoriser leur multiplication. En témoigne, les tensions actuelles qui prévalent entre les gouvernements et les tribunaux malawites.

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Boniface T.