8 millions d’euros pour préserver les coraux de Maurice après le drame du MV Wakashio de juillet dernier

Afriquinfos Editeur
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Des Mauriciens manifestent contre la gestion par le gouvernement de la marée noire qui a pollué les côtes de l'île, devant le bureau du Premier ministre à Port-Louis, le 29 août 2020

Tokyo (© 2020 Afriquinfos)- L’armateur japonais du navire qui a provoqué une fuite d’hydrocarbures sur la côte de l’île Maurice a promis le 11 septembre de débourser l’équivalent d’environ huit millions d’euros pour contribuer à la dépollution de la zone polluée.

Le 25 juillet, le navire de l’armateur japonais (MV Wakashio) a heurté un récif de cette île de l’Océan Indien, laissant échapper au moins 1.000 tonnes d’hydrocarbures de ses flancs. L’armateur et le gouvernement japonais ont déjà envoyé sur place des experts pour évaluer l’impact de cette pollution sur les coraux de l’île Maurice. Une partie des 3.800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel qu’il transportait s’est répandue par la suite dans les eaux cristallines de l’île, qui attirent de nombreux touristes tous les ans.

La compagnie ‘Mitsui OSK Lines’ a déclaré dans un communiqué vouloir « participer à hauteur d’un milliard de yens environ, sur plusieurs années, aux mesures » de dépollution, qui incluent des projets pour protéger les espaces de mangroves et les coraux, ainsi que la mise en place d’un fonds pour restaurer l’environnement local.

« C’est un accident qui a un impact sur la vie des gens », a souligné lors d’une conférence de presse Junichiro Ikeda, PDG de Mitsui OSK Lines, ajoutant qu’il était « naturel que nous endossions une responsabilité sociale ». Cette aide financière de l’entreprise japonaise est distincte de demandes de dédommagement des autorités de l’île Maurice, dont le montant n’a pas encore été déterminé, a précisé M. Ikeda.

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Des volontaires ramassent des algues mélangées au fioul qui fuit du vraquier MV Wakashio qui s’est échoué sur la plage du Bois des Amourettes, à Maurice, le 13 août 2020. Le propriétaire du navire, la compagnie japonaise Nagashiki Shipping, se dit aussi consciente de sa responsabilité dans l’accident. Elle compte donner suite aux demandes d’indemnisation en se fondant sur la législation en vigueur.

Le ministère japonais des Affaires étrangères a en outre déclaré que le Japon continuera à soutenir les activités de dépollution sur la côte de l’île Maurice. Des experts en écosystèmes de l’Agence japonaise de coopération internationale ont examiné une douzaine de zones sous-marines proches de l’épave du navire japonais, mais n’y ont pas découvert de dommages sur les fonds marins et les récifs coralliens. Par contre, des nappes d’hydrocarbures ont atteint des mangroves de la côte et risquent de tuer des plantes dans ces zones protégées.

Les autorités mauriciennes continuent également les enquêtes de leur côtés. L’agence de presse japonaise Kyodo a affirmé fin août dernier que les membres de l’équipage auraient rapproché le navire de la côte pour capter du réseau mobile afin de téléphoner à leurs familles. Citant une source judiciaire anonyme, Kyodo avait précisé qu’une fête d’anniversaire bien arrosée avait été célébrée à bord avant l’accident, mais sans qu’il soit certain que les marins de quart (de faction) à ce moment-là y aient participé.

Innocente Nice