Gabon : mise en service bientôt de la zone économique spéciale dédiée à la transformation du bois

Afriquinfos Editeur
6 Min de Lecture

"Nous avons une cinquantaine d'industries de divers horizons qui sont déjà implantées, qui ont déjà acheté leur lopin de terre et qui sont en cours de développement de leurs industries. Donc, on n'attend que la production pour pouvoir parler clairement du lancement des activités industrielles dans la zone économique spéciale de Nkok", a affirmé Olivier Oscar Ngoma, cadre au service de marketing du projet.

  A peine arrivé au pouvoir en 2009, le président Ali Bongo Ondimba avait décidé en 2010 d'interdire l'exportation du bois en grumes gabonais. Avec pour objectif de favoriser plutôt la transformation locale de cette ressource qui, de sources officielles, ne représentait auparavant que 40% du bois exploité contre 60% d'exportations, cette mesure est à l'origine de la zone économique spéciale.

 En partenariat avec le groupe indien Olam, le projet porte un investissement estimé entre 500 et 600 milliards de francs CFA (1 et 1,2 milliard USD), fournis pour 60% par Olam et 40%par le gouvernement gabonais. Il englobe une superficie de 1126 hectares en deux phases d'exécution, dont 393 hectares pour la première phase et 733 hectares pour la seconde phase.

- Advertisement -

  Mais, de l'avis l'architecte indien Mohit Agrawal, ces prévisions initiales ont été dépassées et c'est finalement 450 hectares qui sont déjà occupés dans un premier temps par des investisseurs, parmi lesquels 60 hectares acquis par l'opérateur indien Abihjet pour la transformation du manganèse, un produit dont le Gabon est le deuxième producteur mondial. Car, "le projet de zone économique spéciale qui, au départ, n'était concentré que sur la transformation du bois, est devenu un projet plurisectoriel. Donc, différents types de transformation à caractère pas très polluant sont les bienvenus pour une plus value sur l'activité industrielle au Gabon, une création d'emplois et le développement de nouveaux types de compagnies sur le territoire gabonais", explique Olivier Oscar Ngoma.

 C'est le 28 août 2011 que le président Ali Bongo Ondimba a officiellement procédé à la pose de la première pierre du chantier qui, en plus d'un zone industrielle, comporte en outre une autre pour les activités commerciales et une troisième pour les affaires administratives qui se traduiront par la mise en place d'un guichet unique pour la facilitation des formalités d'installation et les transactions opérationnelles des investisseurs.

 Parmi les infrastructures réalisées, un centre de conférences et des chapelles religieuses (chrétiennes et musulmane) ont été construits. Toujours au plan fonctionnel, la maquette prévoit aussi une partie résidentielle dotée d'un établissement scolaire, une école dédiée aux métiers du bois et un centre de formation agricole. Pour la population résidente, les projections sont établies entre 10.000 et 15.000 habitants dont 40% d'expatriés.

Sur les raisons du choix du site de Nkok, elles sont justifiées "par rapport à ses moyens de communication : la nationale 1 qui est déjà opérationnelle, la voie ferrée pour les échanges avec l'intérieur en termes de matières premières et un bras de mer qui permettra des échanges par voie maritime", fait savoir Ngoma.

D'après la brochure de présentation, Nkok est situé à 12 km du point de rencontre de toutes les routes des zones forestières d'Oyem, Makokou, Koulamoutou et Ndjolé (où est prévu un port intermodal). La gare ferroviaire la plus proche est à Ntoum, à 14 km de la zone économique spéciale, et celle d'Owendo à 22 km. L'aéroport international Léon Mba de Libreville en est à un jet de pierre.

Les autorités du pays clament haut et fort que des conditions attrayantes ont été spécialement en faveur des investisseurs intéressés par le projet majeur du programme politique "Gabon émergent" d'Ali Bongo Ondimba. Dan son rôle de cadre du marketing, Olivier Oscar Ngoma soutient : "Tout investisseur qui s'installe dans la zone économique spéciale de Nkok bénéficie premièrement d'une exonération fiscale totale, pas de taxes en vigueur au Gabon pendant une période de dix années et passé ces dix années, pendant une période de cinq ans un taux imposable seulement de 10% des différentes taxes en vigueur au Gabon sera payé par l'investisseur ".

 "Et à part ces différentes taxes, poursuit le jeune Gabonais, l'investisseur est exonéré aussi de frais de douane : il ne payera pas de douane pour la marchandise ou tout matériel entrant dans le cadre de son activité qui viendra de l'extérieur et qui pourra aider à la promotion de son investissement dans la zone économique spéciale". Particulièrement pour les compagnies du bois, des concessions forestières sont gratuites sont annoncées. Une garantie initiale de 10% de la valeur totale de l'investissement est requise et une échéance de 7 à 8 mois est accordée pour le reste du montant à mettre dans la cagnotte.

Les premières apparitions sur le site découvrent des nationalités indienne, américaine, française, ghanéenne, béninoise et, charité bien ordonnée oblige, gabonaise à travers notamment Pétrogabon qui, "justement, veut installer un terminal pour pouvoir alimenter non seulement le site et les compagnies qui sont établies sur le site. Sans oublier la CDG, la Chaudronnerie du Gabon, filiale de la compagnie SOFERGA", informe Ngoma.