Gabon : la rupture des antirétroviraux est un drame pour les séropositifs (témoignage)

Afriquinfos Editeur
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« J'ai gravement souffert d'une rupture de traitement pendant 3 mois », affirme-t-il dans un entretien avec Xinhua. « Mon médecin m'a changé detraitement parce que les médicaments que je prenaient quotidiennement depuis des années étaient en rupture de stock », a-t-il témoigné expliquant que ce changement brusque a été très néfaste pour sa santé.

« J'avais des rudes malaises, j'étais fatigué et je ne pouvais pas me rendre au travail », a-t-il ajouté. Père de 5 enfants (1 garçon et unefille), Jean Baptiste Bakoko travaille actuellement à la direction générale de la prévention du SIDA. Il est égalemen tmembre du réseau gabonais des associations de lutte contre le SIDA.

Très informés des efforts de son pays dans la prise en charge des personnes vivant avec le VIH, il est très reconnaissant en vers l'administration publique de son pays qui a porté l'enveloppe dédiée à la prise en charge des malades du SIDA de 1,5 milliard à 2,5 milliards de FCFA.

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« C'est une excellente décision » ,se réjouit-il mais il suggère à l'administration des finances des procédures souples pour le déblocage de ces fonds. « La rupture des médicaments que je prend habituellement est intervenue parce que les finances ont rejeté une facture, estimant qu'il n'y avait pas suffisamment des liquidités », a-t-il regretté ajoutant que cette appréciation erronée a certainement provoqué la mort de personnes.

Le Gabon avec une population de 1,5million d'habitant compte officiellement 63 000 séropositifs connus. Les séro-ignorants seraient 5 fois plus, selon des estimations non officielles. La séroprévalence est de 5,2% depuis 2009 contre 5,9% en 2007.

Quelques 6 000 personnes sont sous trithérapie. L'accès à la trithérapie est gratuit au Gabon. Vers la fin des années 90, il fallait 450 000 FCFA par mois pour accéder aux antirétroviraux.

« Ceux qui n'avaient pas les moyens de s'offrir ces médicaments sont tous morts », déplore cet enseignant de la catégorie A1, grade le plus supérieur de l'administration gabonaise.

Malgré cette gratuité, ce quinquagénaireaux cheveux blancs conseille à tous de se protéger ou d'être fidèle à un seul partenaire sein pour échapper à l'éternelle corvée consistant à avaler 3 à 8 comprimés par jour pour survivre.