Tunisie : marche pacifique pour les libertés et la relance économique

Afriquinfos Editeur
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Brandissant les drapeaux de la Tunisie et des slogans antiviolence et incitant à l'union des rangs de tous les Tunisiens pour l'intérêt général de leurs pays, les manifestants ont été encadrés tout au long de leur marche par les autorités de l'ordre qui ont tenu à assurer l'aspect pacifique de ce mouvement.

Plusieurs partis politiques, indépendants, membres de la Constituante et des composantes de la société civile tunisienne ainsi que bon nombre de citoyens de toutes catégories sociales ont essayé de s'exprimer à la lumière de "la situation difficile que connaît le pays manifestée notamment à travers un déséquilibre social aigu, une économie handicapée et un agenda politique floue et mystérieuse", a déclaré à Xinhua une manifestante à l'Avenue Bourguiba (Centre de Tunis).

"Il faut mettre les pieds sur terre", a-t-elle insisté, "les principaux décideurs tunisiens doivent être conscients que pas moins de 80% des Tunisiens vivent dans des conditions difficiles dont la majorité se trouve soit sans travail soit bénéficiant d'un travail quotidien juste pour assurer leur continuité sociale".

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La détérioration de volet social en Tunisie a été "aggravé par deux facteurs majeurs à savoir le manque d'expérience politique dans la gestion des affaires de l'Etat ainsi que la faiblesse du modèle économique qui a fait preuve d'incapacité de satisfaire aussi bien les orientations stratégiques de la Tunisie que les attentes de son peuple", a expliqué à Xinhua un autre manifestant universitaire en sciences économique à Tunis.

L'Etat des lieux actuels demeure "alarmant", a-t-il poursuivi, "plus de 220 entreprises étrangères ont quitté la Tunisie depuis le déclenchement de la révolution, des usines ont fermés leurs portes laissant des milliers de personnes en chômage ajoutant à tout cela des agitations sociales et des sit-in irresponsables qui ne font que ralentir la relance du pays au lieu de l'accélérer.

Les différentes réactions des Tunisiens qui sont sortis exprimer leurs craintes pour l'avenir du pays interviennent après une série de sit-in et mouvements de protestation dans certaines régions tunisiennes qui ont observé du 1er au 23 janvier courant huit sit-in pour des revendications professionnelles et dix autres pour réclamer des emplois.

"Les Tunisiens commencent à perdre confiance dans la capacité de l'actuel gouvernement à éviter l'onde d'une éventuelle crise qui menace le tissu social de la Tunisie et son équilibre économique à moins que les dirigeants réagissent à plusieurs vitesses: trouver des solutions rapides aux aspirations des Tunisiens, appliquer la loi contre tout dépassement, reprendre la production nationale et rassurer les investisseurs étrangers qui attendent notre initiative", selon une manifestante qui dirige une boite de communication économique à Tunis.

Pour l'actuel gouvernement de M. Hamadi Jebali, "il ne peut y avoir de développement tant que la destruction des outils de production se poursuit", a récemment annoncé M. Samir Dilou porte- parole du gouvernement tunisien lors d'une conférence de presse.

Selon lui, les 22 premiers jours de l'année 2012 ont enregistré 168 blocages de routes outre les sit-in et les blocages de voies ferroviaires qui ont engendré des dégâts évalués à 2,5 milliards de dinars (environ 1,6 milliard de dollars), l'équivalent de 80 mille emplois.