"Nous sommes en train de prendre à bras le corps l'ensemble de la crise économique et sociale qui est, encore une fois, un très lourd héritage de la dictature", a déclaré vendredi matin M. Marzouki au micro de France Inter, tout en qualifiant le pays de "vaste chantier" où les efforts gouvernementaux s'inscrivent "dans un processus de recréation d'une nouvelle Tunisie".
"Il y a dans ce pays une formidable énergie, une créativité extraordinaire", a-t-il martelé, indiquant que le "pays n'est pas en train de couler".
Le président a par ailleurs déclaré que "les islamistes ne sont pas aux commandes du pays", soulignant qu'ils détiennent 89 voix sur 207 à l'Assemblée constituante et que "présenter la Tunisie comme un pays tombé dans l'escarcelle de l'islamisme est une vision typiquement partielle et partiale".
"Nous avons mis en place un gouvernement qui a pu concilier les différentes contradictions dans le pays, à savoir assembler des laïques modérés avec des islamistes modérés, ce qui est une expérience tout à fait unique dans le monde arabe".
"La politique de ce pays est tracée par la troïka et nous avons des discussions extrêmement serrées à trois pour que justement la Tunisie reste dans la droite ligne d'un centrisme démocratique, respectueux des droits de l'homme, et n'a rien à voir avec un régime islamiste", a-t-il rappelé.
"L'image qui voudrait faire croire que la Tunisie est dominée par un parti islamiste et un chef islamiste, ça relève du fantasme", a-t-il conclu, acquiesçant le qualificatif de "démocratie pluraliste" pour définir son pays.
Sept mois après le renversement de l'ancien dirigeant Ben Ali, les Tunisiens ont élu le 23 octobre 2011 une Assemblée constituante chargée de rédiger la nouvelle Constitution du pays.