Lors d'une rencontre avec la presse jeudi, où l'équipe de M. Benkirane a tenu sa première réunion, le chef de gouvernement a annoncé la mise en place d'une commission chargée de préparer la dernière mouture de la déclaration gouvernementale.
La commission doit examiner les moyens de mise en convergence des programmes des partis de la majorité gouvernementale.
Le nouveau ministre de l'Economie et des Finances, Nizar Baraka, a fait savoir que la préparation de la déclaration gouvernementale sera guidée par les nouvelles dispositions constitutionnelles, la Charte de la majorité et les programmes électoraux de ses composantes.
La déclaration gouvernementale, a-t-il dit, accordera la priorité à la question de la gouvernance, qui signifie la lutte contre la corruption, le développement de la transparence et l' encouragement d'une administration au service du citoyen.
Parmi les priorités de l'action du prochain cabinet figurent également l'amélioration des conditions de vie des citoyens, notamment ceux vivant dans la précarité.
M. Benkirane a souligné l'importance de réconcilier le citoyen avec l'administration, mais aussi de renforcer la culture du dialogue entre les différentes composantes de la société et d'accorde une attention particulière aux catégories sociales en situation de précarité.
Le chef du gouvernement marocain a aussi souligné que son équipe gouvernementale accordera l'importance à cinq secteurs au coeur des préoccupations des citoyens.
"Nous avons analysé la situation au Maroc et nous avons constaté que les problèmes que connaît le Royaume sont essentiellement liés à cinq secteurs, à savoir la justice, l'enseignement, l'emploi, le logement et la santé", a précisé M. Benkirane.
Le parti de M. Benkirane, le Parti de la justice et du développement (PJD), venu en tête des élections du 25 novembre dernier avec 107 sièges, est parvenu, à la faveur de consultations menées avec ses alliés, à s'assurer une majorité numérique de 217 sièges sur les 395 que comprend la Chambre des représentants.
Le PJD promet de positionner le Maroc parmi les 90 premiers pays en matière d'indice de développement humain, de ramener le taux d'analphabétisme à 20 % à l'horizon 2015 et à 10 % à l'horizon 2020, de porter le SMIG à 3.000 dirhams et le montant minimal de la pension de retraite à 1.500 dirhams et d'améliorer la santé mère-enfant.
Le PJD mise sur un déficit budgétaire de l'ordre de 3% du PIB, un taux de croissance de l'ordre de 7% et d'une réduction de moitié du taux de pauvreté, objectifs qu'il juge tout à fait raisonnables.
Il envisage également de procéder à un allègement des impôts pour les classes moyennes et modestes mais pas pour les riches qui seront imposés plus lourdement.