Mesures urgentes arrêtées par la SADC pour ramener le calme en Eswatini

Afriquinfos Editeur
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Windhoek (© 2023 Afriquinfos)- Réunis la semaine dernière en sommet, à Windhoek, la capitale de la Namibie,  les dirigeants de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), ont appelé le Royaume d’Eswatini à engager d’urgence un dialogue national, alors que les tensions continuent de monter dans ce pays d’Afrique australe.

Le sommet extraordinaire de la troïka des chefs d’État et de gouvernement de la SADC survient après le meurtre de Thulani Maseko, un éminent avocat des droits humains et militant politique d’Eswatini, qui a été abattu le 21 janvier 2023. Au moment de sa mort, ce dernier était président du Forum multipartite.

« Des violences continues et sporadiques ont eu lieu au royaume d’Eswatini, signes d’une escalade des tensions« , a déclaré le président de la SADC, le chef d’Etat namibien, Hage Geingob.

Et de poursuivre : « Le sommet condamne tous les meurtres et dommages matériels et exhorte le gouvernement du Royaume à lancer de toute urgence le processus du dialogue national et toutes les parties prenantes à rester calmes et à participer pacifiquement au dialogue national« , a-t-il martelé

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Le sommet a également appelé le gouvernement d’Eswatini à mener une enquête rapide, transparente et complète sur son meurtre.

Quelques heures avant l’assassinat de Thulani Maseko, le roi Mswati III avait lancé un message public à ses opposants : « Les gens ne devraient pas se plaindre si des mercenaires les tuent. Ces gens ont commencé la violence en premier, mais lorsque l’Etat les réprime pour leurs actions, ils font beaucoup de bruit en accusant le roi Mswati« .

L’ONU et les Etats-Unis ont également réclamé une enquête « impartiale » sur l’assassinat de l’opposant. L’Union européenne a exprimé son inquiétude.

Le royaume d’Eswatini est secoué depuis 2021 par une contestation pro-démocratie. En juin 2021, au moins 37 personnes ont été tuées lors de manifestations anti-régime violemment réprimées. Des protestations limitées et des grèves ont depuis continué de façon sporadique.

Petit pays pauvre encastré dans le territoire sud-africain et anciennement connu sous le nom de Swaziland, l’Eswatini est dirigé par Mswati III depuis 1986. Le souverain peut dissoudre le Parlement, le gouvernement et nommer ou démettre les juges. Il commande aussi la police et l’armée.

Les partis politiques, théoriquement autorisés, ne peuvent pas dans les faits participer aux élections. Les prochaines élections générales doivent être organisées cette année.

Par ailleurs, les dirigeants ont réitéré l’appel aux États membres pour qu’ils répondent d’urgence aux demandes de moyens essentiels pour renforcer la capacité opérationnelle de la mission de la SADC au Mozambique (SAMIM).

« Le sommet a pris note des enquêtes en cours menées par la direction de la SAMIM, à la suite d’un clip vidéo inquiétant circulant sur les réseaux sociaux montrant ce qui semble être du personnel de la mission de la SADC au Mozambique brûlant des personnes décédées», a souligné le dirigeant namibien.

La SADC regroupe 16 pays : l’Afrique du Sud, l’Angola, le Botswana, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, Maurice, le Mozambique, la Namibie, la République démocratique du Congo, les Seychelles, l’Estwani, la Tanzanie, la Zambie, le Zimbabwe, les Comores. 5 d’entre eux sont francophones.

V.A.