L’Afrique du Sud mettra cinq années pour reconstruire son économie selon l’ONU

Afriquinfos Editeur
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Le président sud-africain Cyril Ramaphosa le 21 juillet 2019 à Pretoria en Afrique du Sud.
Pretoria (© 2020 Afriquinfos) – Outre une forte hausse de la pauvreté et des inégalités qui vont sévir en Afrique du Sud, l’économie du pays mettra cinq ans pour se relever de la récession annoncée en 2020 pour cause de la pandémie du coronavirus, selon une étude publiée ce lundi par les Nations Unies.

Le Programme des Nations unies pour le développement (UNDP) anticipe une «lente reprise (de l’économie) jusqu’en 2024» en Afrique du sud. La crise sanitaire devrait faire bondir de 66% l’extrême pauvreté dans le pays et faire retomber un tiers (34%) des ménages des classes moyennes dans la catégorie des foyers «vulnérables», selon l’UNDP.

Les prévisions de la Banque centrale indiquent par ailleurs que le produit intérieur brut du pays le plus industrialisé du continent africain devrait reculer plus de 7% cette année.

Un pays miné par la corruption

Alors que l’économie du pays reste en zone rouge, l’Afrique du sud, pays d’Afrique subsaharienne le plus touché par la Covid-19 ne cesse d’être confronté à une série d’affaires de corruption liées à la pandémie du coronavirus.

Le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a qualifié de «meurtre» les affaires de corruption entourant les équipements de protection (EPI) qui sont utilisés dans le cadre de la pandémie de Covid-19, notamment en Afrique du Sud.

«Tout niveau de corruption est inacceptable et tout type de corruption est inacceptable. Cependant, la corruption liée aux EPI est, pour moi, en fait un meurtre», s’est plaint Adhanom Ghebreyesus.

«Si les travailleurs de la santé travaillent sans EPI, leurs vies sont en danger. Et cela met aussi en danger la vie des personnes qu’ils soignent. C’est donc criminel, et c’est un meurtre. Et il faut que cela cesse», a-t-il ajouté.

Si l’Afrique du Sud bénéficie d’un des meilleurs systèmes de santé du continent, les accusations de corruption dans la fourniture d’équipements de protection pour les soignants se sont récemment multipliées.

Le mois dernier, des irrégularités entourant un contrat attribué au mari de la porte-parole du président, Kuusela Diko, ont contraint cette dernière à se mettre en congé le temps de l’enquête. D’autres personnalités du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) ont depuis été éclaboussés dans d’autres affaires, dont le Secrétaire général Ace Magashule. Tous ont clamé leur innocence! Sommé de réagir, le chef de l’État a promis de traquer «les hyènes qui rôdent autour de proies blessées».

De son côté, le gendarme de l’éthique publique en Afrique du Sud a indiqué début août enquêter sur plusieurs plaintes concernant des défaillances dans la gestion par l’État de la pandémie de la Covid-19, notamment dans l’attribution de contrats d’équipements.

L’Afrique du sud est le pays d’Afrique subsaharienne le plus touché par la Covid-19, avec plus de 600.000 infections et 13.000 morts recensés au 24 août.

I. N.