Actes racistes à Free State le jour de la Noël: Ramaphosa vent debout contre toute velléité ségrégationniste

Afriquinfos Editeur
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BRUSSELS, BELGIUM - NOVEMBER 15; 2018: President of South Africa Matamela Cyril Ramaphosa is talking to media at the end of an EU - South-Africa Summit meeting on climate change, migration to trade and security, in the Europa, the EU Council headquarter on November 15, 2018. (Photo by Thierry Monasse/Getty Images)

Johannesburg (© 2022 Afriquinfos)-  « Le racisme n’a pas sa place en Afrique du Sud », a réagi ce mardi 27 décembre 2022, le président sud-africain en réponse à l’agression de deux adolescents noirs, par des adultes blancs, le jour de Noël, dans un centre de vacances à Bloemfontein, dans la province du Free State.

Les racistes doivent s’attendre à des conséquences sévères en termes de loi, a en outre prévenu le président Cyril Ramaphosa dans un communiqué. « Nous devons débarrasser notre société de la violence, qu’elle «s’accompagne ou non de racisme», a réagi le président, et de poursuivre,  «Il est déplorable que des adultes ayant affaire à des adolescents recourent à la violence avec une telle facilité inquiétante».

« Notre Constitution signifie exactement ce qu’elle dit quand elle déclare que l’Afrique du Sud – et cela signifie toute l’Afrique du Sud – appartient à tous ceux qui y vivent », a martelé le chef de l’Etat.

« En tant que Sud-Africains noirs et blancs, nous devrions être unis dans la condamnation de toutes les manifestations de racisme et des tentatives d’explication ou de défense de ces crimes. Le racisme n’est pas un problème qui doit être combattu uniquement par les Sud-Africains noirs », a-t-il dit.

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« Nous devons également être unis pour débarrasser notre société de la violence. Il est déplorable que des adultes s’occupant d’adolescents recourent à la violence avec une telle facilité, blessant physiquement des personnes et violant les dispositions de notre déclaration des droits relatives à la sécurité de la personne, y compris le droit à la dignité et le droit de ne pas subir de violenceNous devons défendre notre mission nationale permanente qui consiste à débarrasser notre société des divisions et des blessures de notre passé », a réitéré Cyril Ramaphosa.

Des suspects inculpés

Ramaphosa a félicité des services de police sud-africains pour avoir ouvert des dossiers et lancé des enquêtes qui ont conduit à l’inculpation des coupables.

Des images choquantes de trois  hommes blancs s’en prenant violemment à des adolescents noirs dans la piscine d’un centre de vacances ont fait le tour de l’Afrique du Sud. Les trois suspects de l’agression raciste ont été inculpés jeudi 29 décembre.

Une vidéo filmée le jour de Noël, en plein été austral, montre ces hommes d’âge mûr tenter d’étrangler, gifler, mettre la tête sous l’eau deux cousins gringalets de 15 et 18 ans qui se débattent, donnent des coups de poing. L’un des hommes, cigarette à la main, empoigne les cheveux du plus jeune et lui secoue la tête.

Ces images de violence crue, tristement évocatrices de l’apartheid, auraient été précédées d’un vif échange au cours duquel les hommes ont interdit l’usage de la piscine aux garçons, insistant sur le fait qu’elle était réservée aux clients du centre de vacances. Selon des témoins, ils n’auraient pas explicitement dit «réservée aux Blancs» mais dans un contexte sud-africain, c’est ce que beaucoup ont immédiatement entendu.

Le père et oncle des adolescents, Brian Nakedi, a raconté à la presse être venu, à la demande des deux jeunes, expliquer à ces hommes «qui se trouvent être blancs» que les adolescents, logés sur place, avaient droit d’accéder à la piscine. « Ils ont dit que c’était un malentendu, mais dès son départ, la bagarre a éclaté. Quand les enquêteurs sont arrivés, l’altercation était terminée et les groupes dispersés », selon un communiqué de police.

La police a confirmé que deux des suspects, Johan Nel, 33 ans, et Jan Stefanus Van der Westhuizen, 47 ans, ont été inculpés et présentés à un juge mercredi pour agression. Le troisième, Jacobus Johannes Classen, 48 ans, a été présenté jeudi au tribunal pour tentative d’homicide, a-t-on appris auprès du parquet. Ils sont appelés à comparaître le 25 janvier 2023.

V.A.