Lundi, le PM Navin Ramgoolam avait sommé le président de s'expliquer sur les déclarations du leader de l'opposition qu'il allait diriger une coalition contre son gouvernement aux prochaines élections législatives, ce qui avait provoqué une nouvelle crise politique sur l'île touristique de l'océan Indien.
Jeudi, la tension entre le chef de l'Etat et le chef du gouvernement semblait s'être apaisée après que le Premier ministre ait rencontré le président le matin pour leur réunion hebdomadaire.
« Le président de la République m'a assuré qu'il ne fera pas de politique active. Si tel est le cas, il le dira publiquement », a expliqué Navin Ramgoolam à la presse à l'issue d'une célébration marquant la Journée internationale de la Femme.
Au sujet de la reconduction de l'alliance entre le Mouvement Militant Mauricien et le Mouvement Socialiste Militant (MMM/MSM), le chef du gouvernement affirme que le président n'a pas besoin de préciser sa position publiquement.
« Le président de la République m'a fait comprendre qu'il est normal que le Premier ministre recherche des éclaircissements au sujet des questions d'ordre politique. Sir Anerood Jugnauth m'a confié qu'il n'est pas partie prenante des tractations en cours », ajouté Navin Ramgoolam.
Il a fait comprendre qu'il n'a aucun raison de mettre en doute la parole de sir Anerood Jugnauth. Les propos du Premier ministre font taire les spéculations de démission du président de la République qui avaient alimenté le landerneau politique mauricien depuis lundi.
Toutefois au niveau de l'opposition les discussions vont bon train vers la concrétisation d'une alliance qui pourrait renverser le gouvernement en vue d'une motion de censure à la rentrée parlementaire prévue pour le 20 mars prochain.
Les états-majors du MMM et du MSM se sont rencontrés mercredi après-midi pendant près d'une heure dans la résidence du leader de l'opposition et du MMM, Paul Bérenger. Les discussions ont porté sur les modalités de leur éventuelle alliance. Une source bien informée a laissé entendre que le président pourrait faire une déclaration quand l'accord sera signé et que pour le moment « c' est lui qui garde la main ». Peut-être donc le calme avant la tempête.