Bamako (© 2022 Afriquinfos)- L’absence de déclaration au terme de la mission de haut niveau dépêchée jeudi dernier au Mali par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au sujet des 46 soldats ivoiriens a suscité de nombreuses réactions. Contrairement à ce que cela aurait pu laisser penser, les lignes sont en train de bouger, selon des sources bien introduites.
Composée des présidents ghanéen et gambien Nana Akufo-Addo et Adama Barrow et du ministre togolais des Affaires étrangères Robert Dussey, qui représentait le président Faure Gnassingbé, la délégation de la CEDEAO a échangé pendant plusieurs heures avec les autorités maliennes. Objectif : dénouer l’affaire des 46 soldats ivoiriens qui envenime les relations entre Bamako et Abidjan. Pas grande chose n’a filtré de ces entretiens. Aucune déclaration officielle n’a sanctionné le tête-à-tête entre les émissaires de la CEDEAO et la junte militaire dirigée par Assimi Goïta.
Mais selon des sources proches du dossier, contrairement aux précédentes missions qui ont fait chou blanc, celle-ci aurait connu des avancées. ‘’Les choses vont s’arranger par la volonté de Dieu’’, a souligné un haut responsable malien cité par des médias. Il a évoqué les efforts de différents intervenants et ajouté: ‘’Nous n’allons pas les décevoir’’.
En effet, les précédentes initiatives notamment celle menée par le Président togolais, Faure Gnassingbé, n’ont pas abouti à un terrain d’entente entre le Mali et la Côte d’Ivoire. «Faure Gnassingbé ne cesse de s’investir personnellement pour la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest et particulièrement dans le Sahel. Cette détermination a permis aujourd’hui au Président de la République en tant que médiateur dans la crise entre la Côte d’Ivoire et le Mali d’obtenir la libération de 3 soldats ivoiriens sur les 46 restants. Je voudrais inviter toutes les parties à la retenue et à la patience afin de laisser aboutir la médiation», a rappelé le 24 septembre dernier Robert Dussey à la tribune des Nations Unies.
Mais depuis, ça coince. Les points d’achoppement résident essentiellement ans la recherche d’une contrepartie à la libération des 46 soldats encore détenus au Mali. Bamako continue de réclamer la tête de certains de ses opposants qui ont trouvé refuge en terre ivoirienne. D’autres sources proches de la médiation ont évoqué comme contrepartie l’appui que Bamako serait prêt à recueillir auprès d’Abidjan pour des facilités auprès de la BCEAO, après la levée des sanctions de près de 7 mois imposées par la CEDEAO et l’UEMOA à l’Etat malien (entre le 09 janvier et le 03 juillet 2022).
Les autorités maliennes avaient néanmoins prévenu : ‘’Nous allons les écouter. Nous avons dit depuis le début que tout ce que le Mali veut, c’est chercher les voies et moyens pour trouver un terrain d’entente entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Mais si c’est pour imposer des décisions au Mali, cela ne passera pas’’.
La mission de haut de niveau de la CEDEAO a-t-elle su trouver les bons mots pour faire fléchir Assimi Goïta et Cie ? Le prochain communiqué que rendra public, Bamako ou Abuja, situera l’opinion.
Boniface T.