Cannes (© 2025 Afriquinfos)- Le cinéma africain, notamment francophone, a une longue tradition à Cannes, le festival le plus prestigieux au monde. Pour cette 78ème édition (13-24 Mai), le Cameroun et le Nigeria y font leur entrée.
« My Father’s Shadow », réalisé par un jeune cinéaste nigérian, marque une première historique pour le Nigeria à Cannes. Ce long-métrage, à la fois personnel et universel, revient sur les blessures intergénérationnelles d’une famille hantée par un passé tumultueux. Il s’agit d’une œuvre puissante sur la transmission, la mémoire et la quête d’identité dans une société en mutation.
L’humoriste Thomas Ngijol fait un sacré virage avec son nouveau film Indomptables, présenté à la Quinzaine des Cinéastes. Habitué de la comédie, il s’essaie ici au registre plus sombre du polar. Inspiré du documentaire Un crime à Abidjan de Mosco Levi Boucault, le film suit le commissaire Billong, qui enquête sur le meurtre d’un officier de police à Yaoundé, au Cameroun. À mesure que l’enquête progresse, il se retrouve confronté à des dilemmes moraux et éthiques qui le poussent à bout. À travers le personnage complexe de Billong qu’il incarne, Thomas Ngijol questionne les limites de la loi et de la morale dans une société en proie à la corruption et à la violence.
Ce film entièrement tourné à Yaoundé semble déjà avoir conquis l’équipe de la Quinzaine des réalisateurs : « Thomas Ngijol est absolument extraordinaire, non seulement en tant que réalisateur, mais aussi en tant qu’acteur. L’ensemble de son casting est juste, ça nous a fait du bien de voir ce film camerounais alors qu’il était inattendu. »
Le cinéma africain, notamment francophone, a une longue tradition à Cannes, le festival le plus prestigieux au monde. Des réalisateurs de renom, comme le regretté Djibril Diop Mambéty du Sénégal, le regretté Souleymane Cissé du Mali et le Tchadien Mahamat-Saleh Haroun, ont tous fait du festival un lieu privilégié.
Avec des films comme « My Father’s Shadow » et d’autres titres récents comme « Mami Wata », premier film nigérian présenté en avant-première au Festival de Sundance en 2023, certains signes montrent que l’industrie cinématographique nigériane se diversifie.
Malgré son industrie cinématographique la plus importante et la plus prolifique du continent, le Nigéria est peu représenté au festival.
Des productions nigérianes ont été présentées lors de festivals parallèles, comme la Semaine internationale de la critique (où « Ezra » de Newton I. Aduaka a été projeté en 2007). Mais une recherche dans les archives en ligne du festival ne révèle aucune trace d’un film nigérian en Sélection officielle de Cannes, comprenant la compétition pour la Palme d’Or, Un Certain Regard, les Premières Cannes, les Séances spéciales, les Séances de minuit et Cannes Classics.
V.A.