25% de l’aide au développement n’atteint pas les pays en développement

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Bruxelles (© 2019 Afriquinfos)- C’est la conclusion d’une analyse d’une équipe de chercheurs qui s’est penchée sur les aides publiques octroyées par les pays membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) aux pays en voie de développement.

Il s’agissait en autres pour les chercheurs du Centre européen des politiques migratoires de l’Institut universitaire européen et de l’Institut de l’économie mondiale de déterminer l’impact de l’aide publique sur les taux de la migration irrégulière.  Premier constat, un quart des fonds prévus n’atteint pas les pays en développement. Ces fonds au lieu d’être transférés dans les pays cibles restent plutôt dans les pays donneurs et servent à la prise en charge des réfugiés.

Leur étude illustre le fait qu’une part substantielle de l’aide publique au développement est dépensée à l’intérieur des frontières des pays donneurs. Cette aide dite « non transférée » représente plus de 25 pour cent de l’aide publique globale mobilisée en 2016, qui est la dernière année pour laquelle des données émanant des 29 pays donneurs et des 125 pays bénéficiaires sont disponibles. L’analyse de données plus récentes provenant de quelques pays donneurs individuels montre que la tendance se poursuit. Pourtant déplorent, les chercheurs, cette aide non transférée est incluse dans les statistiques d’aides globales et « donne une perception faussée de l’argent disponible pour améliorer les conditions de vie dans les pays à faible revenu ».  Dans les faits, expliquent les chercheurs, si les décideurs politiques soutiennent que « l’assistance au développement à long terme peut aider à s’attaquer aux causes profondes de la migration en créant des opportunités de revenu et en offrant une éducation de qualité et des services publics améliorés, ce qui incite les populations à rester dans leur pays », il n’en est rien.

Les chercheurs dénoncent que sans transfert de ressources vers les pays en développement, les migrants potentiels n’ont guère de chance de tirer profit de revenus individuels plus élevés et/ou d’une amélioration de la qualité des services publics.

S.B.